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Plate-forme d'opérations de FEURS - CHAMBÉON (Loire)

Adoptant les conclusions d'une conférence réunie localement à sa demande en août 1938, le ministre de l'Air prit en janvier 1939 la décision de créer une plate-forme d'opérations sur le territoire des communes de Feurs et de Chambéon.

Totalisant 93 ha (aplat orangé sur la carte) limités à l'est par la digue latérale de la Loire, les terrains choisis pour l'emplacement de l'aérodrome avaient alors conduit l'administration des Domaines "à regretter" qu'ils fussent "les meilleurs de la région et d'une valeur en général cinq fois supérieure à celle des terres de qualité courante".

Développant ce constat regrettable, le Mémorial de Saint-Étienne titrait l'un de ses articles du 9 février 1939 par la question "Va-t-on ruiner un grenier à blé pour faire un mauvais champ d'aviation  ?" et proposait en conclusion de son argumentaire qu'il soit au moins permis "au cultivateur de louer au lieu de vendre".

Cette proposition, reprise à son compte par un parlementaire, conduisit le ministre de l'Air à demander que la chefferie du Génie de Lyon-Air, à qui devait être confiée la direction de l'opération, lui remette un rapport sur les avantages et les inconvénients respectifs de l'acquisition et de la location sur une longue durée des terrains.

Le rapport demandé ayant conclu que l'expropriation était la solution "la moins onéreuse pour l'État et la plus conforme à l'économie générale de l'opération", le ministre de l'Air prescrivit le 12 juillet 1939 qu'il soit procédé à celle-ci dans le cadre institué par les décrets-lois du 30  octobre 1935.

Toutefois, les propriétaires ayant tous accepté les offres d'achat qui leur furent faites, la procédure d'expropriation n'eut pas lieu d’être poursuivie.

Il en résulta que, la prise de possession des terrains étant effective depuis juin 1939 et les travaux de terrassement ayant entre temps été entrepris, les événements de juin 1940 intervinrent avant que, faute d'ordonnance d'expropriation, les transferts de propriété à l'État aient pu être concrétisés et a fortiori indemnisés.

La plate-forme de Feurs - Chambéon ayant été classée par la Convention d'armistice parmi celles dont les caractéristiques aéronautiques devaient être préservées, les services du secrétaire d'État à l'Aviation ne purent accepter les demandes de restitution qui leur furent faites par les propriétaires. L’exaspération de ces derniers fut en outre avivée par la décision prise le 4 mars 1941 par ledit secrétaire d'État d'affermer l'aérodrome et plus encore par le fait que le droit de fauchage et de pacage "assurant l'entretien de la piste" ait ensuite été attribué à deux exploitants extérieurs.

Ce droit sera par la suite consenti à l'association des anciens propriétaires qui avaient, entre temps et après une attente de plus de trois ans, pu être indemnisés grâce à l'appel fait à un notaire pour l'établissement des actes sous leur forme administrative.

L'activité aéronautique de la plate-forme s'étant depuis 1940 limitée à un très éphémère service postal, le ministre des Travaux publics et des Transports prit le 26 août 1946 la décision d'aliéner l'aérodrome.

La validité de cette décision fut de courte durée puisque l'ordre de surseoir à son exécution et de procéder à la location du terrain en vue de sa mise en culture porte la date du 15 octobre 1946.

Feurs - Chambéon figurant sur la liste annexée à l'arrêté ministériel du 6 février 1947 des aérodromes publics ouverts à tous les appareils légers, l'ingénieur en chef du service local des Ponts et Chaussées fit connaître la difficulté qu'il y avait à concilier ces deux décisions tant que le balisage d'un ou plusieurs axes d'envol n'aurait pas été effectué.

Proposée par le service technique des Bases aériennes, la réservation d'une bande nord-sud sera ainsi décidée par le ministre chargé des Transports en septembre 1947, bande en dehors de laquelle les terrains pourraient être remis en culture dans des conditions à définir éventuellement avec l'association des anciens propriétaires.

Reprenant une idée plusieurs fois émise et faisant suite au vœu majoritairement exprimé au cours de la consultation locale préalable à l'adoption de l'avant-projet de plan de masse de l'aérodrome, le service local des Ponts et Chaussées entreprendra en 1959 une recherche des emplacements susceptibles de permettre le transfert de l'aérodrome en rive droite de la Loire sur des terres de moindre valeur agricole et foncière.

Deux sites (fléchés en rouge sur le plan) seront ainsi identifiés pour lesquels aucune opposition locale n'apparaîtra devoir être à craindre. La réalisation de l'une ou l'autre de ces deux possibilités de transfert sera accueillie d'autant plus favorablement par le secrétariat général à l'Aviation civile que l'opération ne devait appeler aucune dépense compte tenu, d'une part, de la différence de valeur des terres échangées, d'autre part, de ce qu'il n'était nul besoin de conserver pour le nouvel aérodrome la surface de 93 ha de l'ancien.

L'obstacle sur lequel butera finalement le projet viendra du ministère de la Défense qui, ayant renoncé à installer une école de pilotage sur l'aérodrome, rappellera que le terrain d'emprise de ce dernier avait été acquis au moyen de crédits militaires et que le produit de leur vente, si elle devait intervenir, devrait faire, en application de l'ordonnance du 30 décembre 1958, l'objet d'un rétablissement de crédits au profit du budget des Armées.


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