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Aérodromes d'ÉVREUX (Eure)
(du terrain d'atterrissage du COUDRAY au camp d'aviation de FAUVILLE)

L’existence d’un terrain d’atterrissage, dit alors couvrir 50 ha à 2,5 km d’Évreux en bordure sud de la R.N. 13, était signalée dès 1913 aux touristes de l’Air par l’Aéro-guide de l’Aéro-club de France . Non encore présenté comme tel, à la différence de nombreux autres relevant du même programme national, ce terrain n’en fut pas moins aménagé par le Comité d’aviation d’Évreux, lui-même créé en mars 1912 sous l’égide du Comité national aéronautique.

C’est sur ce même emplacement, proche du village du Coudray, que se développa dans l’entre-deux-guerres l’activité aéronautique de la région d’Évreux et principalement celle de l’Aéro-club de l’Eure.

En cours d’agrément dès l’entrée en vigueur du décret du 12 octobre 1933, l’aérodrome privé d’Évreux - Le Coudray figura dès lors sur chacune des listes qui furent publiées par le Bulletin de la Navigation Aérienne de 1935 à 1939. Disposant d’une emprise de 575 m x 650 m, il est décrit par le guide Michelin des aérodromes de 1936 comme offrant une aire d’atterrissage de 350 m x 550 m (reportée en bleu sur l’extrait de carte).

Le ministre de l’Air ayant décidé en 1937 d’ouvrir près d’Évreux une école militaire de pilotage, il choisit d’installer celle-ci près du village de Fauville, sur 112 ha (aplat orangé sur le plan) situés dans l’angle nord-ouest formé par la route et la voie de chemin de fer de Paris. Parallèlement, la société Amiot installa près du village du Breuil ses ateliers de montage d’avions et leur adjoignit un terrain de plus de 400 ha (délimité en violet sur le plan) jouxtant à l’ouest celui en cours d’aménagement pour l’Armée de l’Air.

Après avoir violemment bombardé puis occupé Évreux en juin 1940, les Allemands ne s’intéressèrent pas immédiatement à ce qui restait de l’aérodrome. S’étant toutefois ravisés, ils s’appliquèrent, comme ailleurs, à en repousser les limites (la délimitation du camp allemand est reportée en bleu sombre sur le plan) jusqu’à incorporer l’angle nord-est du terrain du Coudray ainsi que la plus grande partie de la propriété Amiot. Ce n'est d’ailleurs que sur cette dernière qu’ils construisirent deux pistes sécantes de 1600 m x 60 m et 1 700 m x 80 m ainsi qu’une voie de circulation périphérique reliant leurs extrémités et desservant plusieurs dispositifs de dispersion (l’ensemble des infrastructures allemandes est reporté en noir sur le plan).

Bombardé par les Alliés en décembre 1942, avril 1943 et août 1944, le camp d’aviation acheva d’être dégradé au départ des Allemands, le 18 de ce dernier  mois.

Remis par les Américains aux autorités françaises en 1945, l’ensemble foncier constitué par les Allemands fut dans un premier temps maintenu sous réquisition dans sa quasi-totalité dans la perspective d’un "stationnement permanent de l’Armée de l’Air" et d’une affectation secondaire aux Constructions aéronautiques.

Occupé par l’ancien cantonnement du camp, le terrain du Coudray accueillit alors des prisonniers allemands, de sorte que l’aéro-club se vit attribuer les 32 ha les plus à l’ouest de la partie domaniale de l’aérodrome de Fauville. Ce dernier figura, par suite, parmi ceux ouverts sans restriction à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947.

La situation budgétaire du moment étant ce qu’elle était, le complément d’emprise à acquérir dut en juillet 1947 être réduit des 400 ha (environ) initialement prévus à 263  ha, dont la moitié était représentée par les anciennes infrastructures allemandes accrues elles-mêmes des marges de sécurité latérales alors habituellement retenues.

Un changement de tendance s’opérera en juin 1949 lorsque l’Armée de l’Air, jusque là moteur de la conservation de l’aérodrome, déclarera ne plus retenir le site à titre de stationnement permanent. Se satisfaisant dès lors de la conservation des pistes d’envol et d’une partie des autres infrastructures, le département de la Défense nationale proposera que, après avoir partiellement servi de monnaie d’échange à cette fin, la partie domaniale de l’aérodrome soit, pour le surplus, remise à l’administration des Domaines en vue de son aliénation. Cette proposition méconnaissant l’existence de l’Aéro-club de l’Eure, dont il vient d’être rappelé qu’il fut déplacé du Coudray à Fauville en 1946, la compatibilité de son activité avec l’usage militaire éventuel ultérieur des pistes allemandes servira de guide à la détermination de l’emprise définitive devant lui être réservée.

Un nouveau changement de cap interviendra en 1952 après qu’Évreux - Fauville ait été choisi pour accueillir une base O.T. A.N. dont les aménagements seront transmis à la Base Aérienne 105 le 1er novembre 1967.


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Carte IGN Série bleue et TOP 25 au 1 : 25 000
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