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Aérodrome d'ÉTAMPES - VILLE SAUVAGE (Essonne)

Parmi les aérodromes publics définitivement interdits à la circulation aérienne publique en raison du mauvais état de la plate-forme par l’arrêté du 6 février 1947 figurait celui d’Étampes - Ville-Sauvage.

Ce terrain n’avait jamais été mentionné sur les listes publiées par le Bulletin de la Navigation Aérienne.

Dans les archives relatives à l’aviation, Villesauvage apparaît à de multiples reprises, mais associé à des éléments différents et avec une orthographe variable, restituée ici.

L’édition de 1912-1913 de l’Aéro-guide publié sous le patronage de l’Aéro-club de France et de l’Aéro-club de Belgique pour les Touristes de l'Air faisait état de trois écoles d’aviation :

    - l’école Blériot, à 6 kilomètres S.E., sur la route nationale d’Orléans, près de Lhumery et de la ferme de la Ville-Sauvage1,
    - l’école Farman, en face de l’école Blériot,
    - l’école Deperdussin, à 3 kilomètres O., sur la route de Rambouillet.

Dans l’édition de 1914 de l’Aéro-guide, tout comme dans le Guide Michelin pour les officiers aviateurs publié la même année, l’école Blériot disparut, remplacée par une ″ École militaire ″, qui devint par la suite le Centre d’aviation militaire d’ Étampes – Mondésir.

Par ailleurs, l’ouvrage Étampes en lieux et places2 précise que Villesauvage fut le " nom donné à la première école de pilotage fondée en avril 1910 par Louis Blériot sur les champs des lieux-dits les Longues Raies et le Paron ".

Le même ouvrage précise que le terrain de Villesauvage servit d’annexe à l’aérodrome de Mondésir pour l’école de pilotage militaire et qu’une section d’autogire y fut installée de 1936 à 1937.

Il semblerait donc, d’une part, qu’aient pu exister deux emplacements Blériot distincts et, d’autre part, que Villesauvage ait bien constitué un terrain distinct de celui de Mondésir.

Par ailleurs, Étampes en lieux et places précise que l’aérodrome de la Beauce, ouvert par les frères Farman sur les champs des lieudits les Grés et les Pièces de l’Arche (de l’autre côté de la R.N. 20), restera en 1967 le siège de la "station d’émission de Villesauvage".

Une autre étude locale3 rappelle qu’une grande soirée fut organisée le 9 juin 1912 "au Théâtre municipal par des amateurs étampois au profit de l’Aviation militaire, aérodrome de la Beauce à Villesauvage".

Les insignes des bases aériennes4 mentionnent d’autre part l’ouverture en 1909 d’un "aérodrome de la Beauce" à Villesauvage.

Enfin, le nom de Villesauvage apparut à plusieurs reprises dans la presse relative aux épreuves aéronautiques des années trente. Il était fait référence le plus souvent à "l’aérodrome de Villesauvage", parfois qualifié de terrain historique, mais aussi au "pylône de Villesauvage″, au nord de Mondésir.

Le nom de Villesauvage réapparut par la suite, dans une note adressée le 12 mai 1945 par la direction des Installations et Travaux de l’Air à l’État-major de l’Armée de l’Air et faisant état d’un projet d’installations radio sur l’aérodrome de Bellevue-Ville-Sauvage.

Des correspondances échangées les 31 décembre 1946 et 20 mars 1947 entre le service de l’Aviation légère et sportive et le service technique des Bases aériennes évoquèrent également le terrain d’Étampes – Villesauvage, situé au nord-est de Mondésir :

    - la première pour envisager son utilisation comme piste annexe d’Étampes – Mondésir (situé à 3  km) au bénéfice du Centre Inter-Clubs d’Étampes,
    - la deuxième pour indiquer que l’interdiction qui pesait sur Étampes – Villesauvage ne pouvait être levée en raison de ses dimensions (800 m x 300 m), de sa proximité de Mondésir (1 km 500, et non plus 3 km) et de sa situation dans la trouée d’envol la plus fréquemment utilisée sur ce dernier.

Ainsi qu’en témoignent la multiplicité et l’hétérogénéité des sources citées, Ville Sauvage constitua donc une appellation très prisée dans la vie aéronautique d’Étampes au cours de la première moitié du XX ème siècle.

Il n’en reste pas moins que la correspondance administrative d’après guerre et la présence d’Étampes – Ville-Sauvage parmi les aérodromes publics de la Seine-et-Oise définitivement interdits à la CAP par l’arrêté du 6 février 1947 témoignent bien de la survivance d’un terrain ainsi dénommé et bien distinct de celui de Mondésir, ouvert à la CAP sans restrictions par le même arrêté.

Par la suite, le nom de Villesauvage sera associé à une station hertzienne de l’Armée de l’Air, installée entre Etampes et Mondésir, en bordure gauche de la R.N. 20.

Un dernier élément, certes anecdotique, concernant les terrains d’aviation d’Étampes : une correspondance interne au service des Ponts-et-Chaussées de la Seine-et-Oise précisera le 25 juin 1949 que le terrain connu sous le nom d’Étampes - Lhumery était en fait un ″faux aérodrome, non utilisé, établi par les allemands pour tromper l’aviation alliée″…

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1. Sur le plan publié par l’Aéro-guide, les mentions Ferme et la Ville Sauvage apparaîssent bien au nord de l’école Blériot, mais selon les informations recueillies auprès des Archives communales, la ferme visible sur le plan avait pour nom Mondésir...

2. Rédigé et publié en 2003 par le Père Frédéric Gatineau, archiprêtre de l’église Notre-Dame du Fort (Etampes).

3. Michel Billard,  Un berceau de l’aviation : ÉTAMPES , 1978.

4. Bernard Thévenet, Service historique de l’Armée de l’Air, juillet 2000.


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Les trois écoles d'aviation d'Étampes, Aéro-Guide des Aéro-Clubs de France et de Belgique pour les Touristes de l'Air, 1912-1913
Collection Musée de l'Air et de l'Espace, Droits réservés
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