Les 99 ha (aplat orangé sur l’extrait de carte) ayant constitué la plate-forme d’opérations d’Étain - Rouvres ont été acquis par l’État en 1937 dans des conditions qui n’ont laissé aucune trace dans les archives.

Mis à la disposition des Anglais en 1939, le terrain ne suscita, l’année suivante, que peu d’intérêt de la part des Allemands. C’est ainsi que la fiche d’aérodrome établie en octobre 1943 dans le cadre du plan général d’équipement national révélait que, "gardé par une dizaine d’hommes" logés dans un baraquement, le terrain était "utilisable mais non encore utilisé par les autorités occupantes (si ce n’était) qu’incidemment par des appareils de passage".

Les Américains, par contre, construisirent en 1945 une piste d’opérations de 1500 m x 40 m dotée de deux dispositifs latéraux de circulation encadrant globalement eux-mêmes une centaine d’aires de stationnement (les infrastructures américaines sont reportées en noir sur la carte).

Les plaques métalliques constituant cet ensemble furent toutefois démontées aussi vite qu’elles avaient été assemblées, de sorte que l’aérodrome fut rangé par l’arrêté ministériel du 6 février 1947 parmi ceux provisoirement interdits à la circulation aérienne publique en raison du mauvais état de sa plate-forme.

En fait, une grande partie de l’emprise élargie constituée par les Américains était alors occupée par la Société nationale de vente des surplus qui ne cessera son activité qu’en mars 1949 et remettra alors à leurs propriétaires tous les terrains situés en dehors du périmètre initial de l’aérodrome.

Les conditions, limitées ou non aux appareils basés, de la remise en service de l’aérodrome au bénéfice de l’Aviation légère et sportive se trouveront être encore en discussion lorsque le site sera retenu, en 1951, pour accueillir une base O.T.A.N. Sept tranches successives d’acquisitions aboutiront ainsi à ce que soit constitué, en 1960, un ensemble de 520 ha.