Propriété de l’État affectée au ministère de la Guerre, le champ de manœuvres d’Avrillé (aplat vert sur la carte) était déjà avant 1914 l’élément principal d’accueil des pilotes angevins. Ceux-ci trouvaient également des facilités d’atterrissage sur le champ de courses d’Éventard, au nord-est de la ville, et sur les prairies qui longeaient alors la Maine à l’ouest de la gare Saint-Serge ainsi que sur d’autres au bord de l’Authion, au sud-est de l’agglomération.

Aménagé par le Comité d’aviation d’Anjou pour un premier meeting en 1910, l’aérodrome d’Avrillé le fut à nouveau, avec la participation du Génie, pour être le point de départ et d’arrivée du Grand prix de l’Aéro-club de France de 1912.

Redevenu après la guerre champ de manœuvres pour les troupes de la place, le polygone d’Avrillé servit à nouveau de terrain d’aviation. Constatant les inconvénients de cette double utilisation, le ministre de la Guerre envisagea dès 1924 d’acquérir un autre terrain pour les manœuvres de la garnison et de ne plus destiner Avrillé qu’à l’aviation militaire. Le coût de l’opération le conduisit toutefois bien vite à renoncer à son projet.

Les choses en restèrent donc là jusqu’à ce que, annoncé en 1928, le retour d’unités provenant de l’Armée du Rhin constitue un nouvel élément déterminant. Le département de la Guerre attendit cependant que le ministre de l’Air, soumis aux pressions des utilisateurs et des collectivités, prenne l’initiative. Ce dernier ne se manifesta finalement qu’en 1930 par la proposition faite au ministère de la Guerre de prendre financièrement en charge l’acquisition du terrain de La Meignanne précédemment repéré comme convenant à l’exercice des troupes de la garnison.

Appelant elle-même négociation avec les partenaires locaux, la constitution du financement fit que le polygone d’Avrillé ne cessa d’être piétiné par les chevaux qu’en  août 1933.

Il fallut encore attendre juillet 1934 pour qu’un décret prononce son affectation au profit du ministère de l’Air et mars 1935 pour que lui soient remis ses 65 ha.

Pendant que se mettaient laborieusement en place les conditions permettant ce transfert, le département de l’Air avait dû, sans soutien particulier de celui de la Guerre, négocier localement la non-réalisation d’un projet immobilier, lancé en 1931 par la S.A. régionale d’H.B.M. sur une parcelle (aplat orangé sur le plan) qui dut finalement être acquise et compléta la surface de l’aérodrome.

Cette surface sera sensiblement agrandie par les réquisitions auxquelles procédèrent successivement les armées française et allemande avant et après juin 1940 (zones respectivement hachurées en bleu et orange). Ces terrains furent, pour leur plus grande part, restitués à la Libération à leurs anciens propriétaires.