Base d'aéronautique navale de CUERS - PIERREFEU (Var) | ||||
À l'origine, le site de Pierrefeu était occupé par une base de dirigeables de la Marine. Une aire pour avions ayant toutefois été aménagée sur son "bassin d'atterrissage", la base d'aéronautique navale de Cuers - Pierrefeu apparut en tant qu'aérodrome de la Marine sur la liste publiée en octobre 1922 par le Bulletin de la Navigation Aérienne. Les dimensions de l'aire d'atterrissage pour dirigeables le permettant, celle balisée pour les avions put être portée de 700 m x 300 m à 850 m x 600 m en 1926 sans qu'il fût nécessaire d'étendre l'emprise de la base (aplat vert sur la carte) dont la surface était alors d'environ 95 ha. Lorsque, par contre, l'objectif fut en début 1937 de donner à chacun des axes d'envol une longueur d'au moins 1000 m, la décision dut être prise d'agrandir le terrain en direction de l'est. Représentant une superficie d'environ 28 ha, cette extension (aplat orangé sur le plan) impliquait que soit dévié le ruisseau constituant précisément la limite est de l'aérodrome. Approuvant le projet que lui avait présenté le directeur des Travaux maritimes de Toulon, le ministre de l'Air invita ce dernier, en mars 1938, à engager la procédure spéciale d'expropriation instituée par l'un des décrets-lois du 30 octobre 1935. Celle-ci n'eut en fait à être mise à profit que pour un seul des trois propriétaires concernés, de sorte que, la commission arbitrale d'évaluation ayant statué sur son cas en mai 1939, l'opération put, au plan domanial, être conduite à son terme avant juin 1940. En novembre 1942, les Allemands prirent possession de la base ainsi que de plusieurs dizaines d'hectares de terrains environnants sur lesquels ils aménagèrent des voies de dispersion de matériel (reportées en noir sur le plan), des réseaux de défense et des installations diverses. Après les combats de la Libération, l'aviation américaine occupa et aménagea à son tour les terrains de la base ainsi qu'une partie de ceux constituant l'emprise de l'organisation allemande sur les propriétés voisines. C'est ainsi qu'une piste sensiblement orientée E-S-E / O-N-O fut sommairement tracée par l'armée américaine entre août et octobre 1944. Donnant suite à la demande que lui avait faite l'État-Major général de l'Aéronautique navale, le ministre de l'Air décida en avril 1945 d'inclure l'allongement à 2 000 m de cette piste dans le programme des travaux à effectuer au titre de cette même année budgétaire. Urgence étant attachée à cette opération, le directeur des Travaux maritimes de Toulon était invité à engager, si nécessaire, la procédure d'expropriation avec occupation immédiate des 41 ha de terrains privés touchés par le projet (hachurés en orange sur le plan). Tandis que ceux-ci firent l'objet d'arrêtés préfectoraux d'occupation temporaire pris pour compter du 1er avril 1945, les travaux furent lancés en avril 1946 et se poursuivront jusqu'en novembre 1948. C'était toutefois compter sans l'avis de la Commission centrale de contrôle des opérations immobilières qui émit un avis défavorable en octobre 1947 au motif qu'un décret du même mois interdisait l'engagement de dépenses militaires sur un budget extraordinaire. La C.C.C.O.I. ne donnera finalement son feu vert qu'en janvier 1952, après que le projet aura été repris et la surface à acquérir ramenée à 32,5 ha. L'utilité publique et… l'urgence des travaux pourront alors être déclarés par décret autorisant enfin l'État à acquérir les terrains nécessaires à leur exécution. Il reste que, la durée des occupations temporaires étant limitée à cinq ans, les services de la base seront restés occupants sans droits ni titres depuis le 1er avril 1950… |
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