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Centre industriel aéronautique de CRAVANT (Yonne)

La décision prise par le ministre de l’Air de créer une usine aéronautique souterraine sur les 35 000  m2 de surface utilisable offerts par les carrières de Cravant (dont les entrées sont fléchées en rouge sur la carte) fut immédiatement suivie de leur réquisition , intervenue en septembre 1939.

Justifiée par cette usine, une bande d’envol reçut en vis-à-vis un début de réalisation sur l’étroit espace compris entre le canal du Nivernais et la voie ferrée d’Auxerre à Avallon, elle-même adossée à la R.N. 6.

Le Centre ayant été abandonné en juin 1940, la partie des terrains pouvant être remise en culture le fut par ceux qui en étaient restés propriétaires.

Les Allemands prirent toutefois possession des lieux en octobre 1943 pour les occuper jusqu’en août 1944. Ils réalisèrent au cours de cette période une piste empierrée de 800 m de longueur (reportée en noir sur le plan).

Axée suivant la vallée, cette piste n’était correctement dégagée qu’en direction de l’ouest, la ligne de collines accueillant les carrières s’incurvant au sud au-delà de l’extrémité est. Les Allemands construisirent également un plan incliné qui, partant de la piste, devait être successivement prolongé en direction des carrières par un pont sur le canal et par un téléphérique.

À la Libération, le ministre de l’Air réquisitionna à nouveau les locaux souterrains et fit connaître sa décision d’acquérir avec ceux-ci les terrains servant d’assiette à la piste d’envol prolongée de 400 m à l’ouest.

Faisant l’objet d’une première phase déclarée d’utilité publique et urgente en novembre 1946, les carrières ne concernaient que deux propriétaires et purent ainsi être d’autant plus rapidement acquises que ceux-ci acceptèrent les offres de l’Administration.

Bien que les propriétés en surface aient fait l’objet d’une ordonnance d’expropriation, les carrières rejoignirent le domaine privé de l’État et furent affectées au ministère de la Défense nationale pour les besoins de sa direction Technique et Industrielle.

S’agissant des parcelles extérieures constituant la seconde phase d’acquisitions, l’affaire s’annonçait et se révéla être bien plus difficile compte tenu de ce qu’elle intéressait 161 propriétaires et 26 fermiers, tous lassés d’avoir dû si longtemps attendre et de devoir encore s’adresser ici ou là selon la période d’éviction pour laquelle ils attendaient indemnisation.

Maintenu ouvert à la circulation aérienne publique par l'arrêté ministériel du 6 février 1947 avec restriction, l’aérodrome de Cravant sera individuellement reconnu comme étant impropre à tout usage aéronautique par un autre arrêté du 5 février 1954.

L’acquisition des parcelles constituant les 71 ha de sa plate-forme (délimitée en rouge sur le plan) n’en continuera pas moins de suivre son cours jusqu’à ce qu’il apparaisse, en 1957, que la procédure amiable butait irrémédiablement sur quatre derniers hectares fâcheusement enclavés dans l’acquis. Le ministère des Armées décidant alors qu’il convenait d’abandonner l’acquisitions de ces 4 ha, l’action patiemment conduite jusque là sera sauvée du ridicule par un remembrement rural qui permit que l’ancien aérodrome militaire de Cravant acquière par voie d’échange son unité foncière au début des années soixante-dix.

La plate-forme sera alors "reconnue définitivement inutile pour l’ensemble des services de l’aéronautique" et remise "définitivement" au service des Domaines au moment propice où le département de l’Yonne formera le projet d’aménager à cet endroit un centre de loisir.


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