L’aérodrome de Conches - Le Fresne a été créé en 1939 par l’Armée de l’Air sur des terrains réquisitionnés (aplat orangé sur la carte) situés à 2,5 km au sud-est de Conches en bordure sud de la R.D. 140 de Conches à Damville.

Le terrain fut occupé en 1941 par les Allemands et sa surface d’emprise fut portée à près de 450 ha sans cependant déborder la R.D. 140 qui resta constituer sa limite nord-est. L’important  hameau de Maubreuil, situé en bordure nord de ladite route départementale, n’en fut pas moins rasé par l’occupant de même qu’une partie du petit village de Nagel au sud de la base aérienne (l’emplacement de ces deux localités est fléché sur le plan).

L’aménagement de l’aérodrome par les Allemands comporta deux pistes en béton perpendiculaires de 1600 m et 1 800 m de longueur et 90 m de largeur ainsi qu’une voie de circulation périphérique, également bétonnée, reliant les quatre extrémités de piste et desservant trois zones de dispersion.

Toutes ces infrastructures (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan) et la quasi-totalité des 28 hangar-abris pour avions furent détruits par les bombardements alliés qui labourèrent littéralement les pistes d’envol, principalement là où elles se croisaient.

Retenu en 1946 pour être conservé pour les besoins de l’Armée de l’Air et maintenu partiellement sous réquisition, l’aérodrome de Conches fut, à titre civil, déclaré ouvert aux appareils lents et légers y étant basés par l’arrêté ministériel du 6 février 1947.

Son utilisation aéronautique cessera toutefois d’être envisagée en 1948 et donnera lieu le 15 avril 1949 à un arrêté ministériel particulier l’interdisant à la circulation aérienne publique.

Son emprise ayant entre-temps achevé d’être restituée à ses propriétaires, l’aérodrome appellera à nouveau l’intérêt de l’Armée de l’Air en 1951. Cette dernière, considérant que les expropriations à réaliser présentaient un caractère d’urgence et concernaient directement la Défense nationale au sens de la loi du 6 janvier 1951, demandera en effet que soit autorisé le recours à la procédure d’urgence instituée par les décrets-lois du 30 octobre 1935.

Déclarés finalement d’utilité publique et urgents par décret du 6 février 1952, les travaux d’aménagement de l’aérodrome se limiteront à l’acquisition des 63 ha constituant l’assiette des deux anciennes pistes allemandes et de la voie de circulation périphérique qui leur avait été associée.

La fin de la carrière aéronautique de l’aérodrome de Conches - Le Fresne sera amorcée en 1959 lorsque le Centre national d’études des télécommunications sera autorisé par le ministre de la Défense nationale à établir un centre de réception expérimental sur l’extrémité sud-est de la piste de 1 600 m. Elle sera définitivement scellée par l’accord donné en 1961 par le même ministre pour que les autres terrains constituant l’emprise de l’aérodrome soient remis à l’administration des Domaines en vue de leur aliénation.