La plate-forme de Colmar-Sud figurait, dès 1920, parmi les "centres d'aviation militaire avec terrain d'atterrissage" sur lesquels les avions de l'aviation commerciale pouvaient atterrir.

Ses dimensions publiées par le Bulletin de la Navigation Aérienne (900 m x 1250 m) étaient alors celles de la totalité du terrain militaire (délimité en vert sur la carte). Elles seront ramenées à celles de l’aire d’atterrissage (600 m x 600 m), délimitée par un tireté rouge sur le plan lorsque, en 1926, le terrain sera désigné comme étant un "champ de manœuvres pouvant être éventuellement utilisé".

Conservant ces mêmes dimensions, il recouvrera dans la parution suivante du B.N.Aé sa qualité de terrain de secours , puis celle d'aérodrome de l'Armée de l'Air qu'il conservera jusqu'à la guerre sans que ses caractéristiques ne connaissent d'évolution.

Resté en l'état pendant l'Occupation, il se vit préférer par les Alliés le terrain de Colmar-Nord dont le sort sera étroitement associé au sien après la Libération.

Les études effectuées au titre du plan d'équipement aéronautique de la région de Colmar établiront bien, dès 1947, la nette supériorité du terrain de Sainte-Croix sur celui de Houssen. L'Armée de Terre exprimera toutefois la même préférence pour l'entraînement de ses troupes.

Il sembla quelque temps que le blocage résultant de cette convergence d'intérêts pourrait être surmonté si, pressée de disposer de son aérodrome, la ville de Colmar autorisait l'Armée de Terre à utiliser sans restriction, pour ses exercices, une partie – dont l'importance resterait à négocier – de la forêt communale située au droit du champ de manœuvres, de l'autre côté de la route nationale.

Conservant les 47 ha constituant la partie nord-ouest du terrain, le département de la Défense se montrera en effet disposé à abandonner dans ces conditions les 57 ha entièrement dégagés formant leur complément au sud-est.