Extraits des 1 906 ha constituant le domaine national de Casabianda, dont la mise en vente aux enchères publiques avait été demandée l’année précédente par le ministère de l’Agriculture, 77 ha destinés à accueillir aussi secrètement que possible une base aérienne d’opérations furent affectés au département de l’Air par décret du 17 avril 1937 non publié au Journal Officiel.

La vente des autres parcelles n’étant pas encore intervenue en 1938, la confidentialité du projet militaire conduisit d’ailleurs le ministre de l’Air à demander que le droit de chasse, que l’administration des Domaines s’apprêtait à accorder pour l’année en cours, exclue la présence d’étrangers "à quelque titre que ce soit et notamment en qualité d’invités de l’amodiataire".

Défini en conférence, le 17 mars 1939, le projet d’aménagement de la plate-forme fut aussitôt approuvé par le ministre de l’Air qui, bien que le Génie de Marseille restât gestionnaire du terrain, en confia l’exécution au service local des Ponts et chaussées, à qui consigne fut donnée de faire en sorte que l’aire d’atterrissage puisse être "utilisable par des avions de fort tonnage au début du mois de juin 1939 au plus tard".

C’est ainsi que 33 ha situés au nord de la route forestière (actuelle R.D. 343) purent être livrés à l’Armée de l’Air avant juin 1940.

En octobre suivant, le secrétaire d’État à l’Aviation du gouvernement de Vichy demanda au général commandant encore formellement la 1^ère Région aérienne que le Génie procède, en vue de son aliénation, à la remise du terrain à l’administration des Domaines.

Rapportant cette décision en juin 1941, ledit secrétaire d’État à l’Aviation décida que ce terrain devait être conservé dans le domaine de l’Air et demanda, cette fois au service des Ponts et Chaussées (…), qu’il soit "mis en culture dans les mêmes conditions que le terrain de Ghisonaccia".

La plate-forme reprit du service en 1943-44, les Américains ayant alors aménagé les 44 ha qui ne l’avaient pas été en 1939.

Bien qu’un rapport de l’ingénieur subdivisionnaire en date du 5 avril 1947 ait brièvement résumé ce qui précède et souligné que le terrain de Casabianda "appartenait en propre au ministère de l’Air", la carrière aéronautique de ce dernier restera sanctionnée par l’arrêté ministériel du 6 février de la même année dont aucune des listes annexées ne porte indication de son existence en tant qu’ancien aérodrome.