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Aérodrome de CANNES - MANDELIEU (Alpes-Maritimes)

Les 27 hectares constituant sur le site de Saint-Cassien l'emprise initiale de l'aérodrome de Cannes furent dans un premier temps, en janvier 1931, loués pour cet usage à leur unique propriétaire par un particulier.

Une société dite "de l'aéroport de Cannes - Côte-d'Azur" s'étant constituée entre temps, le droit au bail fut dès le début de l'année suivante cédé à cette dernière par son premier détenteur.

En juin 1933, le propriétaire des terrains consentit pour deux ans à son second locataire une promesse de vente également applicable à la ville de Cannes au cas où celle-ci confirmerait son intention d'acquérir les terrains d'assiette de l'aérodrome.

Tenue en fait par un dédit très important, la Société de l'aéroport ne laissa à la municipalité cannoise que le temps qu'exigeait la politesse pour se décider. À noter encore qu'au-delà de ces 27 ha détenus directement de leur propriétaire, la société disposait d'un droit d'usage sur 9,5 ha appartenant à deux propriétés voisines en vertu d'actes sous seing privé conclus avec leurs locataires (l'ensemble des 36,5 ha correspond à la zone indiquée par un aplat bleu sur la carte).

Dès 1934, l'État fit connaître à la ville de Cannes l'intérêt qu'il portait, dans une perspective aussi bien civile que militaire, à l’aménagement d’un aérodrome de 50 ha par extension vers l'ouest du terrain de Saint-Cassien sur le territoire de la commune de Mandelieu.

Le montant de la subvention proposée à la municipalité, pour qu'elle se charge elle-même de cette création, étant très inférieur à celui de la promesse de vente faite par le propriétaire des seuls 27 ha qui constituaient alors l'emprise de l'aérodrome, la ville de Cannes ne donna pas suite à cette invitation.

L'expertise commandée par le ministre de l'Air au service des Domaines des Alpes-Maritimes démontra que la valeur réelle des terrains constituant l'aérodrome de Saint-Cassien était très inférieure au montant de leur acquisition et que, par voie de conséquence, la Société de l'aéroport avait su mettre le prix qu'il fallait pour demeurer maîtresse de la situation.

Aucun reproche ne pouvant être fait à sa société créatrice, l'aérodrome fut, dès parution du décret du 12 octobre 1933, confirmé dans sa position d'aérodrome privé agréé non seulement parce qu'il était ouvert à la circulation aérienne publique mais eu égard également à ce qu'il était utilisé par la Société des chantiers aéronavals E. Romano (S.C.A.E.R..).

Les choses en restèrent là jusqu'en février 1937, où la présence de la S.C.A.E.R. donna argument à l'État pour exproprier l'aérodrome dans le cadre de la loi du 11 août 1936 sur la nationalisation de la fabrication des matériels de guerre.

L'exiguïté des (27 + 9,5) ha de la plate-forme expropriée interdisait toutefois l'utilisation de celle-ci par les appareils de l'époque. C'est ainsi que la Compagnie Air France ne pouvait mettre sur la ligne de Cannes que des avions dont l'autorisation d'emploi allait être retirée. Aussi le ministre de l'Air prit-il, dès janvier 1938, la décision de procéder d'urgence à l'acquisition des terrains nécessaires à une extension vers le sud et le sud-ouest de l'aérodrome. Sa limite étant jusque là constituée dans ces directions par le lit du Béal, le cours de ce ruisseau devait par suite être détourné.

Le projet également arrêté d'installer une formation de l'Armée de l'Air sur l'aérodrome permit au ministre de faire appel à la procédure d'urgence prévue par les décrets-lois du 30 octobre 1935 et de prescrire dans ce cadre, le 21 avril 1938, l'expropriation des 25 ha constituant cette extension (aplat orangé sur le plan).

Alors que l'aménagement de cette première extension touchait à sa fin, le département des Alpes-Maritimes et la ville de Cannes acceptèrent, en fin 1938, d'apporter leur participation à la réalisation d'un aérodrome ayant une surface aménagée de 80 ha. Septembre 1939 arriva toutefois avant que ces dispositions aient pu être formalisées et conduisit l'autorité militaire à réquisitionner aussitôt les terrains (zone délimitée en violet sur le plan) appartenant à l'extension projetée et compris entre la limite est de l'aérodrome et le lit du ruisseau de la Frayère.

De son côté, le ministre de l'Air décida en avril 1940 de pousser l'extension est jusqu'où elle était prévue (aplat vert sur le plan) et prescrivit la prise de possession immédiate des terrains par voie de réquisition limitée à l'usage avant que l'établissement du plan parcellaire et de l'estimation domaniale lui permette de commander l'expropriation dans le cadre des décrets-lois de 1935.

Juin 1940 fut toutefois là avant qu'il ait pu en être ainsi. La formalité sera donc accomplie par le secrétaire d'État à l'Aviation dont la décision déclarative d'utilité publique, en date du 20 novembre, pourra s'appuyer sur les décrets-lois applicables aux travaux militaires en vertu de la loi du 11 octobre 1940 tendant à simplifier les procédures d'expropriation pour l'exécution d'urgence de travaux destinés à lutter contre le chômage. Cette dernière décision visera également les terrains (aplat rouge sur le plan) comblant le vide entre la limite ouest de l'aérodrome et le cours dévié du Béal.


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