Représenté par la chefferie du Génie de Bastia, l'État prit possession au cours de l'été 1935 des 47 ha (aplat orangé sur l'extrait de carte) devant constituer l'assiette de l'aérodrome militaire de Calvi - Fiume Secco.

Les décrets-lois du 30 octobre 1935 n’étant pas encore intervenus, l’acquisition de ces terrains avait été déclarée d'utilité publique par décret du 6 mai de la même année.

Les travaux de nivellement et d'ensemencement ayant ainsi pu être réceptionnés dès mars 1936, la procédure d’acquisitions foncières ne fut par contre que tout juste achevée en juin 1940. Équipé de hangars et baraquements provisoires, entre août 1939 et février 1940, l'aérodrome put néanmoins être utilisé par l'Armée de l'Air à partir de septembre 1939.

En janvier de cette même année 1939, la décision avait été prise par le ministre de l'Air de créer deux aires de desserrement à Sainte-Catherine sur des terrains (fléchés sur le plan) appartenant à un même propriétaire et situés de part et d'autre de la route forestière n° 13 (devenue depuis R.D. 251) à environ 3 km de son intersection avec la R.N.197. Après prise de possession immédiate de ces terrains, ceux-ci n'eurent toutefois, avant juin 1940, que le temps d'être nivelés après arrachage du maquis.

Tandis que les éléments de l'Armée de l'Air purent rester à Fiume Secco jusqu'à la prise de possession de l'aérodrome par l'armée italienne, en novembre 1942, le secrétaire d'État à l'Aviation du gouvernement de Vichy ordonna en novembre 1940 que les deux terrains de Sainte-Catherine soient rendus à leur propriétaire.

Après la Libération de la Corse, en octobre 1943, l'aviation américaine s'installa sur le terrain de Fiume Secco. Remis en service par les Italiens, en fin 1942, celui de Sainte-Catherine Est fut ensuite également utilisé par les Américains. Ces derniers ne marquèrent que par simple cylindrage trois courtes pistes sécantes sur le terrain de Fiume Secco mais en construisirent une en macadam de 1 500 m x 50 m sur celui de Sainte-Catherine Est.

Au départ des Américains, le propriétaire de Sainte-Catherine reprit pour quelques temps possession de son terrain. L'aérodrome de Fiume Secco resta inutilisé jusqu'à ce que, déclaré ouvert aux appareils lents et légers qui y étaient basés par l'arrêté ministériel du 6 février 1947 , il soit en septembre de cette même année 1947, affecté à titre principal à l'Aviation civile et commerciale et à titre secondaire à l'Armée de l'Air.

Exigu et mal dégagé, il abandonnera toutefois rapidement dans les faits à celui de Sainte-Catherine sa vocation aéronautique, de telle sorte que ce dernier sera le seul pour Calvi à figurer sur les listes des aérodromes ouverts à la circulation aérienne publique publiées à partir de 1962.

Le début, en 1954, de l'installation d'une unité de parachutistes sur l'emprise de Fiume Secco sera suivi, en décembre 1955, d'une abrogation de l'arrêté déjà cité de septembre 1947 désignant, cette fois, l'Armée de Terre comme affectataire principal et l'Armée de l'Air comme affectataire secondaire.

La qualité d'aérodrome ne sera donc pas encore formellement retirée à la plate-forme de Fiume Secco. À défaut pour celui-ci d'avoir également été signé par le ministre chargé des Transports, elle ne le sera pas davantage par un autre arrêté interministériel de mars 1956 "affectant à titre définitif au secrétariat d'État aux Forces armées "Terre" les terrains d'assiette de l'aérodrome".

Ainsi l'aérodrome de Calvi - Fiume Secco restera-t-il inscrit sur la liste de ceux réservés à l'usage exclusif des administrations jusqu'à ce qu'il soit réalisé, en 1978 (…), qu'il conviendrait de réparer cette anomalie. L'affaire n'en retombera pas moins à nouveau dans l'oubli jusqu'en 1983…