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Aérodrome communal de BOURGES (Cher)

Le constructeur Hanriot1 s’étant établi à Bourges en 1928, une première école de pilotage y fut, dès cette même année, créée par ses soins. Prolongeant cette initiative, l’ouverture d’un "aérodrome municipal ouvert au public" fut signalée en 1929 par le Bulletin de la Navigation Aérienne. Sa surface d'atterrissage était alors annoncée comme étant de 500 m x 700 m.

Ce n'est par contre qu'en décembre 1933 que la ville s'engagea, par convention avec l'État, à "créer et exploiter un aérodrome" dont les dimensions avaient entre temps été portées à 1100 m x 850 m.

La commune ayant déjà procédé en 1928 à l'acquisition de 80,5 ha – surface qui sera portée à 87 ha en 1935 (ensemble indiqué par un aplat bleu sur la carte) – le ministère de l'Air n'eut à s’engager que sur une participation aux travaux d'aménagement.

Comme le lui permettait la convention, la ville de Bourges confia l'exploitation de l'aérodrome à la société Aéro Bourges par acte du 20 novembre 1935. Initialement prévu pour une durée de cinquante ans, ce contrat sera résilié en 1950 lorsque la chambre de commerce de Bourges sollicitera la concession de l'aéroport.

En décembre 1936, une mission ministérielle se rendit à Bourges pour définir quels travaux seraient à effectuer pour installer un groupe aérien régional sur l'aérodrome. Au retour de celle-ci, dès le 5 janvier suivant, décision fut prise par le ministre de l'Air d'acquérir :
- au sud-ouest, les terrains devant accueillir dans les plus brefs délais les bâtiments à construire par le département de la Défense nationale,
- au sud, ceux permettant une extension de l'aire d'atterrissage,
- au nord-est, une zone triangulaire destinée à parfaire la première extension effectuée par la ville,
soit au total 61,5 ha de terrains (aplat orangé sur le plan) dont la prise de possession devait être réalisée d'extrême urgence au moyen des procédures mises à la disposition des départements ministériels intéressés par les décrets-lois du 30 octobre 1935 .

Ainsi les terrains purent-ils être remis dès février aux services du Génie par accords amiables avec les propriétaires. Toutefois, il apparut aussitôt que ces derniers n'accepteraient pas de céder leurs terrains sur la base des évaluations effectuées par les services des Domaines en octobre 1937 et qu'il faudrait donc avoir recours à l'expropriation. La décision correspondante fut donc prise par le ministre de l'Air en décembre 1937.

L’ordonnance d'expropriation fut rendue en juin 1938 et la commission arbitrale d'évaluation porta globalement en novembre le montant des indemnités à la moitié de celles auxquelles prétendait l'ensemble des expropriés. Trois seulement résistèrent et interjetèrent appel. Les terrains acquis par l'État furent loués à la commune par bail du 31 mars 1938, bail qui sera suspendu sans préavis au moment de la mobilisation.

Parallèlement à son installation militaire sur l'aérodrome, l'État y avait établi la Société nationale des constructions aéronautiques du Centre sur une parcelle rectangulaire de 4,5 ha acquise à cette fin à la commune dans l'angle nord de la plate-forme.

Cherchant à s'étendre, la S.N.C.A.C. tenta, peu après, d'acquérir elle-même 4,2 ha dépendant également de l'aérodrome communal à l'aide des fonds mis à sa disposition par le ministère de l'Air au titre de son contrat de démarrage.

Le ministre des Finances s'étant opposé à cette utilisation des deniers de l'État, le département de l'Air décida en avril 1940 de reprendre directement l'affaire à son compte, procédure qui ne sera conclue qu'en 1941 par le secrétariat d'État à l'Aviation du gouvernement de Vichy.

À noter enfin, au sujet de l'installation de la S.N.C.A.C. en lisière de l'aérodrome de Bourges, la construction par l'État d'un embranchement ferré (l'amorce du tracé en direction de la gare de Bourges est indiquée par une ligne tiretée noire sur le plan) qui pourra être affecté à son usage en 1938.

Dés le début de l'Occupation, les Allemands repoussèrent considérablement les limites de l'aérodrome (les réquisitions allemandes sont hachurées en orange sur le plan), rasant au passage le petit village de Maupertuis (emplacement fléché en mauve), à l'entrée duquel s'était arrêtée l'extension de 1937-1938, et construisirent une piste en béton de 1 260 m x 60 m avec son réseau de dispersion (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).

L'aérodrome fut utilisé comme base d'opérations par les Alliés pour la réduction des poches de Royan et de Saint-Nazaire. Il retrouva ensuite provisoirement ses dimensions d'avant 1940 après que le Gouvernement eût décidé d'abandonner toutes les réquisitions opérées par les Allemands et de restituer les terrains à leurs propriétaires.

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1 L’essor connu par l’aérodrome conduira, en janvier 1936, la Compagnie des Avions Hanriot à transférer son activité d’école de pilotage sur les deux aérodromes (privés) de Bourges-Lochy et de Bourges-Nohant aménagés à cet effet à 12 km au sud et à l’est.


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