Dreux-Vernouillet

Dreux Vernouillet LFON – (département de l’Eure et loire)

Etude et présentation de Roger Zeissloff, membre du groupe  »Anciens Aérodromes ».

Retrouver dans le texte la nomenclature inscrite

Le terrain est situé au sud de la ville de Vernouillet (1 Km),  sur le coté est de la D928.  La commune de Vernouillet est au sud de Dreux (2,5 Km). Le ravitaillement du terrain était assuré par une voie ferrée située à l’ouest de la route et toujours en activité aujourd’hui.

Historique

Durant la seconde guerre mondiale, le terrain est bien connu des alliés. Il ne fut pas occupé de manière permanente par des unités de première ligne. Les dernières à l’avoir occupé sont le I / SKG10 * ( Schnellkampfgeschwader – Escadre de bombardement tactique) et le IV / JG3, tout deux équipés de FW190.

Arrivé vers le 10 juin, le IV / JG3 ne restera que quelques jours et repartira au alentour du 13 / 15 juin pour l’allemagne. Les avions du IV / JG3 sont des Fw190A-8  » Sturmbock  » lourdement armés et blindés, spécialisés dans la lutte contre les formations de bombardiers alliés, donc inadaptés pour l’appui au sol ou la lutte contre les chasseurs bombardiers alliés. Je pense que c’est la cause principale du retrait aussi rapide de cette unité.

Le I / SKG10 était lui équipé principalement de Fw190G-3 et G-8, et sa mission principale était les « bombardements de représailles » sur les villes et industries en angleterre. Une particularité, la plupart des missions du I / SKG10 ont été effectuées de nuit sur l’Angleterre, ce sera aussi le cas pour les interventions au dessus de la Normandie.

Début août 44, un bombardement du terrain de nuit par les alliés fait pas mal de dégâts. Le I / SKG10 repart vers Tours.

D’autres sources citent le 15 juillet comme la date du retour vers Tours. Les 1, 2 et 3/SKG10 étant apparemment renommé 7, 8 et 9/KG51. Une grande incertitude règne pour cette unité sur cette période, peu de documents officiels existent encore.

Les Allemands n’utiliseront plus ce terrain après.

* Les Fw190 du I / SKG10 ont été répartis sur Dreux et Evreux, Un passage d’une partie de l’unité à Rosières de mi-juillet à début août 1944 étant possible.

Descriptif

Pour aider aux recherches, j’ai pu retrouver une carte Michelin de 1945.

Pour matérialiser la visite et les photos, j’ai compilé plusieurs vues de google-earth pour faire une grande « photo » (orientée nord-sud).   Voir la photo en haut de page. J’ai numéroté les photos prises dans l’ordre de la visite avec un petit repère (numéro) sur la photo du terrain.   S’y reférer au fur et à mesure en remontant en haut de page.

Comme il faut bien commencer quelque part, nous sommes donc allés au beau milieu au sud de la zone, sur la D311, après environ 800m à gauche, vers le nord, un superbe taxiway (photo 01) nous le parcourons vers le nord (600m) jusqu’au abords de l’aérodrome.

01 – Nous ne pouvons pas aller plus loin, il y a une barrière et nous sommes à environ 100m du bout de la piste ! Le taxiway se poursuit encore sur 6/700 m (photo 02) pour rejoindre celui de l’entrée de l’aérodrome. A 20 mètres de la barrière, un bout de taxiway est encore visible, 2 autres existent plus loin (merci les jumelles). Ces taxiways ont disparus, une entreprise est installée sur la zone depuis quelques années.

02 – Nous rebroussons chemin sur 100m environ et remontons un autre taxiway (photos 3) vu à l’aller. Encore visible par endroit sous la mousse, il en reste environ 200m. Le bout est barré et aboutit sur un chantier (photo 5).

03

05 – Lors d’une rapide reconnaissance en octobre 2008, nous avions repérés 2 dispersals bétonnés distants de 100 mètres encadrant les fondations d’un bâtiment dans cette zone ainsi que des trous de bombes.

Nous rejoignons la route, un peu plus loin vers le SO un taxiway est visible, accès privatif à une ferme à 200m de là, il est coupé par la route (photos 06). Entre la ferme et le bois, les restes d’un bâtiment (3 pans de murs, photo 08) s’agissant des ruines d’un hangar ?

06

08

Nous continuons et un peu plus loin un second taxiway est aussi coupé par la route, orienté NNO/SSE. Il est recouvert par l’humus mais la saignée dans les bois (photos 09) est révélatrice. Nous remontons la lisière, puis ce taxiway. A 50 mètres à gauche, une surface bétonnée est décelable (30x30m), je n’ai pas d’idée quand à son usage aucune autre trace n’étant visible sur la périphérie.

09 – Nous retournons jusqu’à la fourche de la D311 et nous engageons sur la petite route qui mène à Chambléan. A 200m environ, nous rangeons la voiture à coté d’un chemin forestier sur la droite et parcourons ce dernier sur 150/200m vers le S/O. Les bois ayant progressés jusqu’à la route en 60 ans.  Nous balayons la zone à la hauteur approximative de la lisière du bois de l’époque. Nous tombons assez rapidement sur 5 emplacements organisés en L en parallèle approximatif de la lisière du bois et de la route à l’ouest.

Les photos prises sont inexploitables, le relief, très visible à l’œil,  n’est pas discernable sur les photos à cause de la verdure printanière, je vais les décrire. Un reste de talus en U (hauteur 50cm) de 10m sur 4m environ, l’intérieur de la zone est en terre. Les U ont tous l’ouverture orientée vers l’aérodrome et, sont prolongés par une plate-forme en béton de 10m sur 4m. Le pourtour des U est entouré à l’extérieur par un fossé en partie comblé de 80cm de large et autant de profond. La zone à été copieusement arrosée durant l’été 1944, conséquence, nous trouvons de nombreux éclats de bombes à même le sol un peu partout. (emplacements de Flak ?)

Nous continuons vers le S-O vers la zone ou se trouvait la lisière des bois à l’époque.

Dans un petit pré, nous trouvons une structure curieuse (photo 12) la photo n’est pas pertinente, la « chose » est entourée de près par la végétation. L’ ensemble fait dans les 20m de long et 2,5 à 3m de large. Cela dépasse du sol d’environ 1,2m avec une partie horizontale plane au milieu de 6/7m de long et une partie en pente de 15° et de 6/7m de long de chaque coté. Pas d’ouverture visible sur le tour et, pas la moindre idée de l’usage.

12 – Retour vers le l’emplacement vu en passant, (photo 11), nous y voyons le fossé qui borde l’emplacement de flak.

11Un autre emplacement un peu plus loin (point 13, 14 & 15) ou l’on voit le fossé, le talus résiduel (matérialisé par un trait bleu) et le bord de la dalle en béton bien visible. La dalle est droite coté emplacement et en arc de cercle vers l’extérieur 10m su 4m aussi. Les ouvertures sont orienté au N vers le terrain.

14 – Un peu plus au S-O un reste de trou de bombe (environ 10m de diamètre) pile dans l’axe des bombardements de juillet / août 1944. Celui ci fait maintenant le bonheur des grenouilles et des moustiques, il y a une mare au fond.

18 – une tranchée en zigzag au S-E des 2 emplacements précédents

Arrivant alors sur Chambléan, nous rebroussons chemin et rejoignons la voiture.

Dans la partie boisée situé dans fourche de la D311 et la petite route qui mène à Chambléan, un autre emplacement ( point 19-20) fossé à l’extérieur, talus entourant de près une dalle en béton qui comporte un emplacement vide (presque comblé par la végétation) de 2/2,5m de large et 4/5m de long donnant sur la route. Une zone de déchargement ?

Nous repartons vers l’entrée du terrain actuel de Dreux, (photo 21) La route d’accès est un ancien taxiway. 20m plus loin une grande dalle en béton (photo 22).

21

22

Nous allons vers le S-O et trouvons au bout de quelques dizaines de mètres les vestiges d’un hangar (photo 23) une petite habitation en ruine (24 -25).

23

24

Nous appuyons vers le S-E, vestiges d’un autre hangar ( point / photo 26)

26

Le talus ceinturant une cheminée ou un four en ruine, (points 27 à 29).

28

Comme il n’y a pas trace de débris de maçonnerie l’habitation devait être en bois, ce qui était fréquent à l’époque. Un dernier dispersal (point 30-31)un peu plus loin et notre visite est terminée pour aujourd’hui.

30

Nous poursuivons sur le taxiway en direction de l’aérodrome. Le taxiway est coupé par un grand bâtiment. Nous retrouvons le taxiway derrière, il continue jusqu’au bout du terrain actuel et l’extrémité de la piste au N (la 22 pour les pilotes) s’arrête sur ce taxiway. Le reste du taxiway a été arraché et est cultivé aujourd’hui.

Roger Zeissloff ( mai 2009 )