Historique – Susanne BIGET, Une aviatrice à Merville en 1922

Un destin peu ordinaire
Régine NUGOU (membre Cercle Généalogique de la Vallée de la Lys)

                                                                                                       (Source : Archives Gallica, via Régine NUGOU)

L’histoire commence avec les relevés des actes que nous effectuons afin de les mettre en ligne. Jean Louis DEBEVRE qui effectue le relevé des mariages du 20ème siècle à Merville, trouve un acte surprenant en 1922. Pour l’épouse Marthe BIGET le témoin est sa sœur Susanne BIGET, aviatrice.

C’est une profession plutôt étonnante pour l’époque et encore plus surprenante pour une femme, d’autant plus que notre « champ d’aviation mervillois » ne verra le jour que plusieurs années plus tard.

Voila l’histoire de cette femme hors du commun qui ne fut pas seulement aviatrice mais aussi chercheur et scientifique.

La famille BIGET s’installe à Merville avant 1900,  Léon Eugène BIGET, le père, est mercier sur la place de l’église en 1906  lors du recensement . Une fille est née le 7 février 1900 rue du Pont de Pierre, de son épouse Elodie Marie PARSY, elle s’appelle Marthe Henriette Susanne , c’est lors de son mariage avec Paul Marcel René VERCOUTTRE, le 05 août 1922, que Susanne  est témoin. Pourquoi le couple vient-il s’installer à Merville ? Toujours est – il qu’Elodie PARSY veuve et ses filles sont revenues à Merville après l’armistice  alors qu’elle est née à Marquion.

En fait, Léon BIGET était veuf de Lydie Laure CARLIEZ et Elodie PARSY est sa seconde épouse. Le couple BIGET x CARLIER se marie le 11 février 1888 à Sin-le-Noble et Susanne BIGET est née le 19 novembre 1888 dans cette commune, à l’époque Léon Eugène Elisée BIGUET est comptable.

Je n’ai rien trouvé de son parcours avant le mariage de sa sœur. Le premier document parlant de ses exploits est un article paru dans le journal « l’Egalité » de Roubaix-Tourcoing. Les premiers articles datent de 1928 . Beaucoup de journaux locaux et régionaux vont relater les expériences réalisées par notre héroïne de 1928 à 1932. C’est une vraie casse-cou.

Ci-dessous l’article paru dans l’impartial du 13mars 1928 . Le journaliste n’est pas convaincu du tout  du sérieux du projet.

Le TIME à New York le 19 mars 1928 relatera également ses exploits.

Cet échec n’a pas découragé notre chercheuse puisque quelques années plus tard,  le 10 septembre 1932, nous trouvons de nouveau dans la presse française et internationale ses exploits relatés. Il semble que le projet ait évolué positivement et que Susanne BIGET soit prise au sérieux pour ses recherches .

 

Les très actives féministes britanniques parleront aussi d’elle dans leurs publications, dans une liste des femmes les plus représentatives de l’émancipation dans laquelle elle est citée comme inventeur.

La photo ci-dessus qui la représente en costume ininflammable date de 1932.

Nous n’avons pas retrouvé ce qu’elle est devenue après 1932, elle avait 44 ans à cette époque et elle était référencée dans la liste américaine Virginia Thomas, des aviatrices  se trouvant sur le territoire américain. Nous sommes en attente de nouvelles informations.