Boulogne-Alprech – La genèse

L’article précédent nous parle de l’inauguration de cet aérodrome en juillet 1939 mais la gestation de cette implantation remonte à plusieurs années.

En effet, une demande d’étude de la mise en place de cet aérodrome « A CET ENDROIT PARTICULIER » date de mai 1936. La Chambre de Commerce de Boulogne-sur-Mer envoie deux demandes simultanées auprès d’organismes qui s’occupent de la Météorologie Nationale.

La demande d’étude, qui date du 2 mai 1936, se fait simultanément auprès de l’Office National Météorologique (ONM) de Paris et de l’Institut de Mécanique des Fluides de Lille (IMFL).

Je cite les premiers paragraphes de cette demande :

«   J’ai l’honneur de vous informer que la Chambre de Commerce se propose de construire aux environs de Boulogne, un aérodrome sur le terrain de Boulogne-Alprech.

     Je vous adresse par ailleurs ci-joint le plan-masse de cet aérodrome.

     Ainsi que vous le remarquerez, la lisière Ouest du terrain d’atterrissage serait bordée, sur une longueur de 400 mètres environ, par une falaise de 50 mètres de hauteur dont je vous adresse ci-joint le profil.

     Vous serait-il possible de me faire connaître les conditions dans lesquelles vous pourriez faire déterminer la zone de turbulence existant, suivant la force du vent, le long de la lisière Ouest du terrain projeté ? …. »

 

Ci-dessous, l’en-tête de lettre de cette demande auprès de l’IMFL :

 

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Courrier Chambre de Commerce du 2 mai 1936

 

Comme cette demande est aussi parvenue à l’ONM, la réponse, très courtoise, oriente la Chambre de Commerce vers l’IMFL puisque les relations de travail autour des études de Météorologie s’établissent en liaison avec ce dernier.

 

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Courrier Chambre de Commerce du 7 mai 1936

 

Chose assez rare de trouver en quelques plans tout le site tel qu’il est projeté.

 

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Plan de 1936 (1)

 

Avec le plan du projet de 1936 ayant le Nord au Nord :

 

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Plan de 1936(2)

 

Pour être complet, voici une photo aérienne de l’IGN datant de 2018 : à noter qu’il y a peu de différences par rapport au projet initial. Attention de ne pas « se rater » ni au décollage ni à l’atterrissage ! Ou alors il faut voler en hydravion …

 

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IGN

 

Et enfin, on peut remonter le temps grâce à l’IGN : ci-dessous, un cliché de 1935 avec une trace centrale Est-Ouest. On dirait vraiment une piste d’aérodrome qui se termine à l’Ouest sur une butte !

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photo IGN 1935

 

Une autre image en provenance de l’IGN, qu’il faudrait reconstituer, nous montre toute cette zone en 1945 parsemée de « 1000 trous de bombes ».

 

Jean-Luc Charles – Mise en page Laurent Bailleul (2)