Bonnières

 (Département du Pas de Calais)

 

      Terrain aménagé de façon sommaire, dés septembre 1939 par la Royal Air Force afin de servir de plate-forme d'opérations pour leurs unités déployées sur le continent. Une unité de construction britannique est ainsi présente sur place afin de préparer le terrain pour une mise à disposition pour des groupes aériens. Leur cantonnement est constitué de simples tentes, des logements trés rudimentaires pour affronter les rigueurs de l'hiver. En juin 1940, les travaux ne sont pas encore terminés, aucun appareil ne se posera sur les pistes jusqu'a l'arrivée des troupes Allemandes. Cet aérodrome de campagne, situé entre le hameau de La Croix Tempez et le hameau de Beauvoir va faire ensuite l'objet de nouveaux aménagements avec une extension de la piste d'envol, bétonnée sur 980m de long et 40m de large avec un taxiway ceinturant l'ensemble du site.

       Plusieurs alvéoles abris sont également construites au Nord et a l'Est du terrain avec trois baraquements en bois pour les cantonnements ou d'autres fonctions.

      Selon témoignage local, il ne semble pas que des unités Allemandes furent stationnées sur le terrain durant toute la période de l'occupation. *

     Le site est fortement bombardé, surtout en 1944 lors des raids aériens qui visent les trois bases de V1 construites prés du hameau de Beauvoir et dans la commune de Bonnières. On retrouve encore, de nos jours, un grand nombre de ruines autour du hameau voisin pour le site de stockage V1 n°1003 et le site de tir n°654. D'autres installations de tir se trouvent aussi dans le village de Bonnières portant le n°653 dans la nomenclature Allemande.

     Voir pour descriptif le livre suivant :  '' Les Sites V1 en Picardie ''

      A partir de septembre 1943, selon les archives de la Royal Air Force, le terrain d'aviation de Bonnières est classé en        ''Decoy Airfield '', soit comme un terrain abandonné servant de leurre afin de d'attirer les bombardiers.

     Lors de la Libération de la région, il ne sera pas réutilisé par les Alliées suite aux trop nombreuses destructions. Une Forteresse volante B17 y tentera tout de même un atterissage forcée lors d'un retour d'un raid de bombardement sur l'Allemagne. L'épave restera sur place pendant plusieurs mois avant d'être ferraillée.

      En Février 1945, une mission d'évaluation du Ministère de l'Air rendit compte que le terrain était trop fortement endommagé par de nombreux cratères de bombes avec présence d'obstacles en béton et tranchées de coupure réalisés par les Allemands. L'état de la piste d'envol la rendait impraticable à toute activité aérienne. Le terrain fut ainsi rendu aux propriétaires en 1946 pour remise en culture. Les pistes en béton furent progressivement enlevées avec l'emploi de prisonniers de guerre Allemands venant de camps de détention du littoral. L'emplacement des pistes restera visible encore pendant plusieurs années malgrés les remises en culture. De nos jours, il ne reste plus qu'un blockhaus dans le hameau de ''La Croix Tempez'' avec quelques métres de taxiway prés de la ferme.

      Photo aérienne prise le 4 janvier 1944 par un appareil de reconnaissance de l'USAAF. On distingue bien la piste d'envol et les taxiways ainsi que la proximité avec les sites V1. Le maintien de ce terrain d'aviation en tant que leurre devait offrir un très bon point de repère aux bombardiers Alliés lors de leurs attaques sur les installations de V1.

      Terrain factice, leurre ... si le sujet vous intéresse ....  voir le livre  L'Enigme des bombes en bois

                            

  * historique du terrain confié par une habitante du hameau de La Croix Tempez.

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