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Aérodromes du HAVRE - BLÉVILLE et du HAVRE - OCTEVILLE
(Seine-Maritime)

L'étroit espace sur lequel furent successivement par la suite aménagés les deux aérodromes civils du Havre avait déjà, avant 1914, été retenu par l'Aéro-club  havrais pour ouvrir un "terrain d'atterrissage" en bordure ouest de la route qui reliait alors sensiblement en ligne droite l'agglomération du Grand hameau à celle de Saint-Andrieux.

La création, sur le territoire de la commune de Bléville, d'un aérodrome destiné à l'aéronautique marchande fit, en 1922, l'objet d'un avant-projet du service de la Navigation aérienne couvrant une superficie de 31 ha (aplat bleu sur la carte). L'utilité publique et l'urgence de l'établissement de cet aérodrome ayant été déclarées par décret du 16 novembre 1923, l'expropriation des terrains nécessaires fut prononcée par ordonnance du président du tribunal civil du Havre le 8 mai 1924.

La plate-forme de Bléville n'offrant aucune réelle possibilité d'extension, c'est sur l'initiative du conseil d'administration du Port autonome du  Havre que la création, plus au nord, de l'aérodrome d'Octeville fut décidée en 1930. Ce n'est toutefois qu'en février 1935 et après que l'établissement portuaire eût, dans cette perspective, acquis plus de 150 ha de terrains qu'intervint la prise en considération ministérielle du projet fixant à 111  ha la surface d'emprise du nouvel aérodrome (aplat orangé sur le plan).

L'implication de l'État ne fut définitivement formalisée que le 14 juin 1937 par la décision du ministre de l'Air approuvant le programme des travaux et prévoyant sa participation à hauteur des quatre cinquièmes de leur coût jusqu'à une valeur maximale au-delà de laquelle l'État et le Port autonome se partageraient les dépenses par moitiés.

Tel qu'ainsi arrêté, le programme d'équipement de l'aérodrome d'Octeville comprenait, outre les travaux de terrassement et de drainage de la plate-forme, l'édification d'un hangar de 50 m x 40 m et d'une aérogare, la construction d'aires bétonnées et d'une chaussée d'accès ainsi que la mise en place d'un balisage de jour et de nuit.

En septembre 1939, les terrassements pour la préparation de la plate-forme (environ 300 000 m3) étaient terminés. Le hangar en béton armé, la route d'accès et la plus grande partie des aires bétonnées étaient en cours de réalisation. Tout juste adjugés, par contre, les travaux de construction de l'aérogare furent interrompus avant d'avoir commencé.

En juin 1940, l'armée allemande prit possession de l'aérodrome et de ses aménagements dont les travaux en cours furent par suite suspendus. Pendant l'Occupation, l'aérodrome souffrit de plusieurs bombardements ainsi que de divers ouvrages et dispositifs de défense tels que tranchées, pieux fichés dans le sol… Une voie de circulation semi-périphérique et quelques aires de dispersion (reportées en noir sur le plan) n'en furent pas moins construites par les Allemands sur des propriétés riveraines de l'aérodrome.

En septembre 1944, l'aérodrome d'Octeville fut réquisitionné par les Américains. Intervenant à leur demande et au titre de l'aide aux forces alliées, le Port autonome entreprit la remise en état du terrain et des collecteurs à l'exclusion du réseau superficiel de drainage. Le génie américain installa deux pistes en grilles métalliques longues de 1100 m, respectivement orientées est / ouest et N-E / S-O – l'axe de cette dernière étant conservé par la piste actuelle – et complétées par une piste de circulation de 12 m de largeur reliant deux de leurs extrémités (les infrastructures alliées sont également reportées en noir sur le plan).

Comportant une fondation constituée par des matériaux de démolition, la piste N-E / S-O s'avéra être assez résistante. Fondée par contre sur le sol naturel, la piste est / ouest accusa, dès sa mise en service, un important affaissement auquel il ne fut remédié que par l'apport d'un remblai en sable de mer.

Maintenues tant bien que mal en exploitation après le départ des Américains, les pistes en grilles cesseront d'être utilisables en l'état en 1961. Faute de l’obtention de grilles de remplacement, la solution devra alors être adoptée de ne maintenir en service que la piste N-E / S-O.

Seul aérodrome reconnu pour le Havre jusqu'aux hostilités, le terrain de Bléville fut "en raison du mauvais état de sa plate-forme" interdit à la circulation aérienne publique par l'arrêté ministériel du 6 février 1947 qui, par contre, promut "sans restrictions" à sa place celui d'Octeville.

Non répertorié par le service des Domaines, il échappera, sans que personne ne pense à lui, aux trains successifs d'aliénations destinés à procurer de nouvelles ressources au Trésor. Cette situation de semi-clandestinité permettra au contraire au secrétaire d'État chargé des Transports d'autoriser, sans que l'administration des Domaines n'élève la moindre objection, qu'il soit en 1951 procédé une première fois à des échanges de terrains en vue de l'extension de l'aérodrome d'Octeville par cession de parcelles de l'ancien terrain voisin.

La décision ministérielle d'abandonner la plate-forme aéronautique de Bléville interviendra finalement en mars 1955. Elle demandera au directeur du Port autonome de remettre ses terrains constitutifs à la disposition des Domaines aux fins éventuelles d'aliénation après en avoir distrait les parcelles intéressées par les projets d'échange pour l'aménagement de la trouée sud-ouest de la piste d'Octeville. Ainsi le terrain de Bléville ne figurera-t-il plus que pour 5 ha (…) dans la liste des économies et aliénations à réaliser en 1960.


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