Historique – Reims – Champagne (BA 112)

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Base fermée le 30 juin 2011

Historique présenté par Frédéric Lafarge – Chargé de communication de la B.A. 112 – administrateur du Musée de la B.A. 112 et de l’Aéronautique locale

La Base Aérienne 112 :  »vitrine » de l’Armée de l’air (1925-1939)

La décision de créer la Base aérienne 112 remonte à 1925 et son entrée en service à octobre 1928, date à laquelle les Breguet 19 du 12e Régiment d’aviation de bombardement quittent l’aérodrome allemand de Lachen-Speyerdorf (Palatinat) pour être déployés à Reims. Trois années de travaux ont été nécessaires pour remettre en état le terrain ravagé par la guerre de tranchées, aménager une plate-forme gazonnée et construire les hangars et les casernements.

Les années trente sont marquées par une rapide montée en puissance de la base aérienne. Dès 1932 s’y installe le Centre d’expériences aériennes militaires, unité chargée notamment de tester les appareils en usage dans l’Armée de l’air et d’en définir la doctrine d’emploi. En 1933 s’y déploie la future 4e Escadre de chasse, installation suivie en 1936 et 1937 par celle des deux groupes composant la 5e Escadre de chasse. L’année 1937 voit quant à elle se déployer à Reims le futur Groupement aérien d’observation 552 et se créer le 601e Groupement d’infanterie de l’Air, seule unité parachutiste de l’Armée de l’air à être stationnée en métropole. Enfin, en 1939, est créé le 2e groupe de la 13e Escadre de chasse de nuit.

Lieu de stationnement d’unités dédiées au bombardement, à l’expérimentation, à la chasse, à l’observation et au parachutisme, la base aérienne de Reims, base « vitrine » pour l’Armée de l’air, reçoit à la fin de la décennie la visite de plusieurs personnalités militaires de premier plan appartenant aux armées soviétique (1935), polonaise (1936), allemande (1937) et britannique (1938). A la veille de la guerre, Reims possède la plus importante base aérienne de France par l’activité aérienne ; mille huit cents personnes y travaillent et près de trois cents avions y sont stationnés, notamment les bombardiers Bloch 210 équipant la 12e Escadre de bombardement et les chasseurs Curtiss H-75 américains dont ont été équipées en mars 1939 – juste à temps – les 4e et 5e escadres de chasse.

La Seconde Guerre mondiale et ses suites (1939-1949)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Français, Britanniques, Allemands et Américains se succèdent sur la base aérienne de Reims.

Quittant la base aérienne dès la fin août 1939 pour se déployer sur plusieurs terrains de campagne, les appareils rémois cèdent la place à la Royal Air Force qui, dès septembre, y déploie des escadrons dotés de bombardiers Fairey Battle tandis que le corps expéditionnaire de la R.A.F. en France installe son quartier général à Reims, au château Pommery. C’est la « drôle de guerre », période mal nommée compte tenu des combats violents qui, dans les airs, opposent dès septembre avions alliés et allemands. Participent notamment à ces combats Edmond Marin la Meslée (seize victoires sûres et quatre probables), Jean Accart (as aux douze victoires sûres et futur commandant de la B.A. 112) et le Rémois François Warnier (huit victoires sûres).

Maîtres de Reims à la mi-juin 1940, les Allemands s’emparent de la base aérienne, terrain qu’ils occuperont jusqu’en août 1944 et dont ils se serviront notamment une fois les Alliés débarqués en Normandie. A compter de 1941, la base aérienne, dénommée « Flugplatz A213/XI », devient un important site aéronautique avec l’installation sur l’aérodrome d’ateliers de la firme allemande Junker, constructeur d’avions qui, notamment, y monte et y répare ses bombardiers JU-88. Le terrain est fréquemment la cible des appareils alliés qui, à partir du second semestre de 1943, le bombardent, détruisant peu à peu son infrastructure.

Figurant parmi les dernières bases aériennes évacuées par les Allemands en France, la B.A. 112 est utilisée à partir de septembre 1944 par l’U.S. Army Air Force. En février 1945, le général Dwight D. Eisenhower, commandant des forces alliées en Europe, installe à Reims dans les bâtiments du collège moderne et technique (actuel lycée Roosevelt) son grand quartier général ; le 7 mai, à 2 h 41, le général Alfred Jodl, après s’être posé la veille sur la B.A. 112, y signe la reddition sans condition du IIIe Reich.

La guerre finie, le terrain est utilisé comme tête de pont à un pont aérien permettant de rapatrier depuis l’Allemagne plusieurs milliers de déportés et de prisonniers de guerre. Dans les mois qui suivent, la base aérienne n’a d’autre utilité que de servir de lieu de stockage au surplus militaire américain, surplus qui, cédé à la France, est vendu par lots par la Société nationale de vente des surplus.

La renaissance de la Base aérienne 112 (depuis 1950)

RF-84FMuseeReims

C’est fin 1949 qu’est prise la décision de réactiver la base aérienne de Reims. Sur le point d’être dotée d’avions à réaction, celle-ci doit d’abord s’équiper d’une piste cimentée puis reconstruire ses casernements et ses hangars détruits. La 3e Escadre de chasse, basée à Reims de 1950 à 1961, est d’abord équipée de De Havilland 100 Vampire (premier avion à réaction ayant équipé l’Armée de l’air) ; en 1951, elle perçoit des Republic F-84 puis, en 1959, des North American F-100 Super Sabre. La décennie est marquée par deux événements majeurs : la création par le commandant Pierre Delachenal au sein de cette escadre de la future Patrouille de France (1953) et la crise de Suez qui conduit l’unité à se déployer à Chypre (1956).

Après son départ pour Lahr en Allemagne de l’Ouest en 1961, l’escadre est remplacée par la 30e Escadre de chasse tout temps, formation dotée de chasseurs-bombardiers SNCASO 4050 Vautour IIN. Le glorieux Escadron de chasse 2/30 « Normandie-Niemen » – qui appartient à cette escadre – s’installe à Reims en 1966 et y rejoint l’Escadron de chasse 3/30 « Lorraine », ce qui vaut à la base aérienne dans les années soixante-dix – en pleine Guerre froide – plusieurs échanges avec l’Union soviétique.

Fin 1973, les premiers Mirage F1 se posent sur la B.A.112. De 1961 à 1978 stationne aussi à Reims la 62e Escadre de transport dotée de Nord 2501 Noratlas et de quelques Breguet 941 S.

Le début des années quatre-vingt-dix est marqué par le départ pour la Baes aérienne 132 de Colmar-Meyenheim du « Normandie-Niemen » (1993) et par la dissolution de la 30e Escadre de chasse (1994). En 1994, suite à la fermeture de la Base aérienne 124 de Strasbourg-Entzheim, se déploient sur la base aérienne le 01.033 « Belfort » et le 02.033 « Savoie » et leurs Mirage F1 CR, escadrons de reconnaissance spécialisés dans la collecte du renseignement aérien. Dans le même temps, l’Escadron de chasse 3/30 « Lorraine » devient le 03.033 « Lorraine ».

La B.A. 112 est alors l’une des plus importantes bases aériennes de l’Armée de l’air par le nombre d’avions avec une soixantaine d’appareils. En septembre 1996, pour le quinzième centenaire du baptême du roi Clovis, elle reçoit le pape Jean-Paul II qui y célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles. En 2005, le « Lorraine » est mis en sommeil et ses Mirage F1 quittent la Base aérienne 112 pour Colmar.

Aujourd’hui…

A l’heure de la réorganisation des structures de commandement de l’Armée de l’air (plus connue sous le nom de « Projet Air 2010 »), la Base aérienne 112 reste une pièce maîtresse du réseau des bases aériennes. Ses deux escadrons de reconnaissance, maintenant placés sous la coupe du Commandement des forces aériennes, restent la raison d’être de la base aérienne. L’engagement de tous, notamment des unités du Commandement du soutien des forces aériennes, de la Direction des ressources humaines de l’Armée de l’air ou du Service de l’administration générale et des finances, permet de disposer de forces préparées et entraînées, prêtes à l’emploi opérationnel décidé par le pouvoir politique sous les ordres du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes et de l’état-major des armées.

Frédéric Lafarge – mai 2008

Avec nos remerciements pour cet historique trés complet.

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Un livre sur l’histoire de la BA 112

 » Un nouveau livre consacré à la base aérienne de Reims vient d’être publié. Un livre d’histoire consacré à la B.A. 112 depuis sa construction au milieu des années vingt. Ses deux auteurs : Frédéric Lafarge, chargé de communication, responsable de la section des relations publiques de la base aérienne et administrateur du Musée de la Base aérienne 112 et de l’Aéronautique locale, et Jean-Pierre Calka, ancien contrôleur aérien militaire passionné de recherche historique et d’aviation. »

fiche présentation pdf  ===)

Commande possible sur :

http://www.marines-editions.fr/boutique/fiche_produit.cfm?ref=30402_copie&type=1&code_lg=lg_fr&num=2

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Octobre 2007 , notre première visite

Octobre 2007, quatre membres de notre groupe de recherche ont été invités de façon trés sympathique par l’ANORAA      ( Association Nationale de Officiers de Réserve de l’Armée de l’Air) afin de visiter la base et le musée. Une occasion de découvrir la qualité des piéces exposées et de rencontrer plusieurs passionnés d’histoire aéronautique.

Pour compléter cette page, nous vous invitons à parcourir le site officiel consacré à l’histoire de cette base ainsi qu’au passé aéronautique de la région.

——-)      Historique de la base aérienne 112

Nouveauté août 2008  !               Un  » Broussard  » sur la BA 112


Voir l’article de presse suivant:  http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/164082

Petite erreur : le Broussard, bien sûr, n’a pas été restauré à Reims Aviation, sur l’aérodrome de Reims-Prunay, mais bel et bien sur la Base Aérienne 112…

http://www.ba112.air.defense.gouv.fr/index.php?option=content&task=view&id=383

Edmond Marin La Meslée a vécu sur la commune d’Audresselles (département du Pas de Calais). Cette commune lui rend hommage également avec la pose de cette plaque souvenir.