Making Off Docu-Fiction ‘’Fonck L’As des As’’

Au dessus de la mêlée avec René Fonck et les Diables Noirs…

 

Tournage à Suippes, en compagnie des élèves de terminal du la citée Gaston Bachelard de Bar sur Aube

Neuf heures du matin, temps sec et froid, les portes de l’immense hangar de l’aérodrome de Semoutiers (Haute-Marne) glissent sur leurs rails pour libérer un aéroplane qui s’apprête à sortir. Les hommes qui s’affairent autour de lui nous plongent directement dans une atmosphère étrange et ancienne. L’avion est un Stamp, un biplace des années 20. Autour de la carlingue les mécaniciens fument et bavardent avec les pilotes… Le café est encore chaud dans les quarts, le bleu horizon des pantalons se mélange avec le brun des cuirs, deux biffins passent, lebel sur l ‘épaule et As de carreau sur le dos, nous voilà en 1917. Puis on entend une voix qui demande le silence, les rires tombent, le pilote court se mettre aux commandes, un second commandement : « moteur », auquel répondent en cœur d’autres voix : « ça tourne »… La caméra au pied de l’appareil enregistre une séquence vidéo puis, satisfait un gamin se redresse et crie « coupez ! ». Les rires reprennent, un mécano s’approche et donne deux ou trois consignes au pilote. Déjà, l’équipe de tournage se réarticule pour le prochain plan. Parmi les aviateurs et les soldats, il y en a deux ou trois qui portent la tenue félin, le treillis qui habille actuellement nos soldats et pour cause, les acteurs sont des réservistes du 61° régiment d’artillerie de Semoutiers emmenés par leur commandant d’unité que les apprentis cinéastes du collège Gaston Bachelard appelle « monsieur Breniaux» tout simplement parce qu’il est leur professeur d’audiovisuel dans le civil. Plus tard, lorsque les caméras seront éteintes et que le calme sera revenu sur le petit aérodrome, il faudra dé-rusher la production de la journée et produire d’autres plans dans d’autres lieux, s’occuper du son avec madame Métrich, l’autre professeur de cinéma, pour que le court-métrage puisse voir le jours.

La réalisation d’un docu-fiction sur l’as des as n’est pas le produit d’un heureux hasard. Les élèves du collège Gaston Bachelard de Bar-sur-Aube travaillent sur un projet similaire depuis 2014, celui de raconter l’histoire de la cinquième batterie du 61°RAC lors de la Grande Guerre. Chaque année, un docu-fiction de quinze minutes est réalisé à cet effet et déjà 4 films ont vu le jours. Cette année, la rencontre avec le conférencier : monsieur Arnaud Salinas leur permet d’en réaliser un autre sur les progrès de l’aviation pendant la première guerre mondiale en s’arrêtant sur les exploits d’un pilote français : René Fonck. Ils ont eu le privilège de pouvoir assister à une conférence sur le personnage en début d’année. Arnaud Salinas leur a présenté la vie du pilote en l’agrémentant de peintures à l’huile qu’il a réalisé. Depuis les élèves de troisièmes travaillent sur un scénario et se sont rapprochés de leurs figurants pour les faire endosser de nouveaux rôles. Le 61°RA est aujourd’hui doté de drones et connaît donc bien la problématique de la surveillance et de l’observation du champ de bataille. Et si, aujourd’hui, le pilote n’est plus dans l’appareil, les Diables-Noirs (surnom donné aux canonniers du 61°RA) écoutent le récit de leurs anciens qu’ils soient pilotes d’observation ou de chasse. Le lieutenant Paul, qui joue le rôle de Fonck et qui est professeur d’histoire dans le civil, explique que nombre d’artilleurs ont rejoint la jeune armée de l’air pendant la guerre pour permettre à leur arme d’avoir une meilleure vue des positions ennemis. Certains d’entres eux sont devenus, par la suite, des pilotes de chasse. Cela explique le nombre assez important d’artilleurs détachés dans l’armée de l’air, morts au champ d’honneur et figurant sur la trop longue liste du régiment.

Il est déjà 11h00, Le conférencier va d’un groupe à l’autre, les acteurs se mettent dans la peau de leur personnage pendant que leur capitaine gère l’équipe de tournage. A nouveau une voix s’élève… « SILENCE ! »…

                                                                 L’acteur Fonck, lieutenant de réserve. Le capitaine Breniaud, instigateur et prof d’audio visuel. Moi- même.

Tournage

Mon nom, Arnaud Salinas, peintre autodidacte amateur. Président de mon association de peintres, depuis 15ans de mon canton, dans une petite sous- préfecture de l’Aube.
Mais malgré mon nom, mes origines maternelles sont Vosgiennes, de Saulcy sur Meurthe. Pays Natal de l’As des As de l’aviation inter allié de 14-18 ; René Fonck. Et cet homme n’est autre que le cousin germain de ma grand-mère maternelle. Il est donc mon arrière petit cousin.
Ayant était bercé enfant par les exploits de ce héros, fierté d’une famille et d’un village. Je me suis dis, qu’il fallait que, je lui rende hommage. J’ai donc réalisé 18 toiles, entre figuratif et surréalisme. Qui raconte son parcourt, de ses débuts à sa mort.
Et pour expliquer ces toiles, une conférence  qui revient sur ses exploits, et sa vie.
Conférence de 1h20 public, avec en plus une centaine de diapo. Mais aussi une conférence de 50mn, adaptée pour les élèves de 3éme. (Ayant eu l’approbation de l’inspecteur d’académie pour la Champagne-Ardenne)

Apres 3 conférences dans le collège Gaston Bachelard de Bar sur aube. Les professeurs d’histoire, et d’audiovisuel, avec l’autorisation du chef d’établissement on voulut réaliser un court métrage sur Fonck avec les élèves qui participent à cette option, et qu’ils peuvent avoir au BAC.
Un court métrage qui me donne une certaine émotion, car quand je termine mon propos, je dis toujours « à quand, un réalisateur qui fasse un film, sur l’AS des AS, qu’est René Fonck »
Ils ont, en quelques sortes, réalisé mon vœux. Et d’une très belle façon, pour des amateurs !!!
Arnaud Salinas
Mai 2017