Bailleul

 

Présence, durant la 1ère Guerre Mondiale, de trois aérodromes utilisés par le Royal Flying Corps et le Royal Naval Air Service de 1915 à 1918. Il ne reste bien entendu plus aucun vestige. Les emplacements de ces trois terrains se trouvaient à l’Est et au Nord Est de la commune.

Plan extrait du livre de Mike O’Connor  » Airfields and Airmen – Ypres » , adaptation par nos soins. Les fléches en rouge indiquent l’angle de prise de vue des photos présentées sur cette page.

http://www.pen-and-sword.co.uk/?product_id=916    

 

Premier terrain situé prés de la commune à l’emplacement de l’actuel ZAC de Bellekind face au cimetiére communal et militaire. Dénommé  » Town Ground Aerodrome  » et utilisé dés 1915 par le 6 Squadron puis ensuite les 42 et 53 Squadron du Royal Flying Corps et le 3 Squadron de l’Australian Flying Corps Squadron disposant d’une large plaine d’envol avec plusieurs hangars abris, dont quelques uns du type Bessonneau pour abriter les appareils. Plusieurs baraquements en bois devaient permettre le logement du personnel de l’aérodrome et des pilotes qui intervinrent de façon trés importante durant les deux batailles de Ypres et sur le secteur voisin avec des missions de chasse, de bombardement et de reconnaissance.

Les tombes de plusieurs pilotes tués lors des durs combats en Flandres se trouvent dans le cimetiére voisin face au lotissement actuel qui est construit à l’emplacement même de l’aérodrome : Sergeant Thomas Mottershead ( III A 26), Captain Walter Lawrence ( F5), Captain D C Cunnel ( III C263) …

 

                                     

Photo extraite du livre de Mike O’Connor montrant des appareils du No 3 Squadron face aux hangars

                       

Emplacement de l’aérodrome sur le côté droit de la route, en 1 sur le plan

Le second aérodrome fut édifié à l’Est de la commune, au Nord du précédent sur les terres de l’Asile d’aliénés devenu maintenant l’EPSM des Flandres. Cette proximité sera d’ailleurs l’objet de multiples protestations de la part du Directeur craignant d’exposer les pavillons et les malades aux bombardements allemands. Ses craintes s’avérent réalistes car en 1915, un obus de 380mm visant le champs d’aviation cause la mort de quatre infirmiers anglais, blesse une pensionnaire de l’Asile et fait quelques dégâts matériels aux bâtiments. On note aussi un raid aérien Allemand en avril 1916 visant également le champs d’aviation et plusieurs survol du terrain par des appareils allemands qui affolèrent la population.

Ce terrain d’aviation allait accueillir des unités du Royal Naval Air Service mais ne disposait que d’infrastructures trés rudimentaires. En l’occurence quelques abris légers en toile et des baraquements installés au bord de la route pour permettre l’abri et l’entretien des avions ainsi que le logement des pilotes et mécaniciens. En face de la route un campement de toile était également aménagé pour le personnel Britannique avec un parking de camions servant au transport des munitions et du matériel, vers les autres parties du terrain. Un quai de déchargement, juste en face, devait permettre l’accés à un train utilisant un embranchement depuis la gare de la commune.

                                                                                           

Sopwith Triplane du No1 Naval Squadron sur l’un des terrains. Présence dans l’angle supérieur de hangars en bordure de route ce qui nous donne une possible prise de vue en 2 sur le plan

(Extrait du livre : La Première Guerre Mondiale – JM Winter – Sélection . Reader’s Digest)

                             

 

Emplacement de l’aérodrome en 3 sur le plan

 

                       

Quai de déchargement pour le train amenant munitions ou autre matériel, en 4 sur le plan

                       

Route se dirigeant vers le troisième aérodrome. Sur la gauche, emplacement des hangars en toile ( face au repère 4 sur notre plan ).

                            

Sur la droite de la photo précédente, parc camions

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Troisième aérodrome aménagé dés novembre 1914, lors de l’arrivée des troupes Britanniques sur la commune. Présence de plusieurs hangars et bois avec ossature métallique montés juste derrière le mur d’enceinte de l’asile sans tenir compte des protestations de la direction. Toutefois la  » cohabitation  » permettra à l’établissement de bénéficier de fourniture de charbon pour le chauffage et de savon car le pavillon des douches sera  » loué » aux forces Britanniques. De même, du linge appartenant aux troupes présentes sur les aérodromes sera lavé dans la buanderie de l’établissement en échange d’une contre partie financière. Ce qui permettra à l’établissement de continuer a assurer les soins pour les pensionnaires en cette période difficile.

                                            

Casernement (Coll Mike O’Connor)

                  

Emplacement du troisème aérodrome localisable sur notre plan en 5

                            

Photo extraite du livre de Mike O’Connor montrant la proximité des hangars du RFC prés de l’asile de Bailleul.

Angle de prise de vue en 6 sur le plan

Nous pouvons remarquer sur cette photo d’époque la quasi imbrication des constructions de cet aérodrome avec l’établissement hospitalier. Celui-ci sera entièrement détruit en 1918, comme une grande partie de la commune, au moment de l’offensive allemande. La totalité des pensionnaires seront évacué à temps vers d’autres établissement.

Nous pouvons maintenant nous interroger sur les raisons qui poussérent les Britanniques à vouloir s’installer si prés d’un hôpital.

L’hypothése qu’il s’agisse d’une nécessité stratégique est peu probable car il devait exister bien d’autres possibilités dans ce secteur rural. Il est fort probable que le commandement Britannique ait supposé l’évacuation de cet établissement dans les premiers mois de la guerre afin de pouvoir l’occuper. La présence de nombreux souterrains sous chaque pavillon aurait pu alors servir de lieu de stockage et même d’abris pour les unités présentes. Ce qui ne fut pas le cas avec la décision de la Direction.

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Bibliographie :

La Maison de Santé de Bailleul, de l’asile à l’EPSM des Flandres – Jean Le Drogou – Les études hospitalières.

Airfields and Airmen, YpresMike O Connor (membre 2A)