Historique – Grenoble – Eybens

Aérodrome Jean MERMOZ – (1936 – 1967) 

Présentation réalisée par Olivier Chapat (décembre 2009). Avec nos remerciements pour cette étude concernant un aérodrome aujourd’hui disparu.

Dès les années 1920, l’aviation civile  et  de  tourisme  se  développe  dans  le Dauphiné.  Deux  aéro-clubs  voient le jour : l’aéro-club du Dauphiné, créé en 1935, va s’implanter sur le premier terrain local d’aviation aménagé au nord-ouest de Grenoble (Isère/38), à l’emplacement du site scientifique de l’actuel synchrotron, et l’aéro-club du Grésivaudan sur un petit terrain proche de Lancey et qui deviendra l’aérodrome du Versoud en 1968.

En 1930 est lancée l’idée que Grenoble, capitale des Alpes françaises, se doit de disposer d’un aérodrome, tant pour des raisons commerciales que touristiques.

Après de longues réflexions impliquant pouvoir politique et opinion publique, il est décidé que cet aérodrome sera implanté au sud de la ville sur les communes d’Eybens, Echirolles et Grenoble et comportera deux pistes sécantes en béton de 960m (piste 15/33 et piste 03/21). Deux hangars, se faisant face sur une ligne Nord / Sud, sont érigés à l’ouest des pistes ainsi qu’un « bureau de piste », proche des hangars, au bout de la route d’accès ; un troisième hangar sera adjoint plus tard au bâtiment du nord.

L’aérodrome  baptisé « Jean Mermoz » est ouvert à la circulation aérienne le 14 octobre 1936, soit moins de deux mois avant la disparition dans l’atlantique sud du célèbre aviateur.

Face au succès de cet équipement, des extensions seront réalisées dans les années quarante sur la commune d’Eybens portant la superficie de l’aérodrome à 71 hectares.

En 1944 l’aérodrome est utilisé par les Alliés.

A241944

(Coll privé – via Paul Mathevet)

 

Fieseler1944

aérodrome Jean Mermoz en 1946

Mais à partir de 1955 l’aérodrome devient gênant, Grenoble ne pouvant s’étendre que vers le sud. Par ailleurs, l’extension nécessaire de l’aérodrome ne peut se faire en raison de la proximité de localités. D’autre part le relief environnant très élevé et proche, particulièrement au sud-est du terrain, est difficilement compatible avec les marges de franchissement d’obstacles en vigueur dans l’aviation civile de transport lors des trajectoires d’arrivée et de départ.

aérogare

 (Coll privée – via Paul Mathevet)

 aéroport et tour prémol

Parking ouest de l’aérodrome Jean Mermoz – septembre 1963
vue vers l’est avec les contreforts de la chaîne de Belledonne

Aérodrome Jean Mermoz   – octobre 1964
Vue vers le nord des hangars nord

Avec l’attribution des Jeux Olympiques d’hiver de 1968 à la France et en particulier à la capitale du Dauphiné, une refonte totale de l’espace urbain de Grenoble est décidée avec comme corollaire la fermeture de l’aérodrome « Jean Mermoz » en 1967. Ce sera le chef-pilote de l’aéro-club du Dauphiné, le légendaire pionnier de l’aviation de montagne Henri Giraud, qui effectuera le dernier décollage de l’aérodrome grenoblois.

C’est sur une partie du site de l’ancien l’aérodrome que va être construit le village olympique, le centre d’exposition « Alpexpo » ainsi que les tribunes provisoires de la cérémonie d’ouverture des JO effectuée en février 1968 par le général de Gaulle, président de la république.

Image virtuelle de l’aérodrome Jean Mermoz (Réalisation Claude Roure)
– vue en direction du sud-est –

L’environnement urbain représenté ne restitue pas la réalité à aucune période ; seul le relief en arrière plan est fidèle et permet de comprendre les raisons des restrictions opérationnelles.

 

Actuellement le site de l’ancien aérodrome est totalement occupé par de nombreux immeubles, des centres commerciaux, Alpexpo et des avenues. Il reste une petite bande d’herbe inoccupée, entre deux rangées d’arbres, située au sud de la croisée des deux anciennes pistes.

Note de l’auteur : Une carte de l’IGN de 1956, m’a permis de calculer et de reporter avec une très grande précision (+/_ dix mètres) sur une photo aérienne de grande qualité obtenue par le site de Google Earth (coordonnées géographiques et grossissement possible jusqu’à quelques mètres) les positions des pistes, des hangars et l’emplacement du parking du Piper J3 dans lequel j’ai effectué ma première leçon de pilotage en septembre 1963. (rectangles rouges, carrés jaunes et croix rouge sur la vue aérienne de 2005)

site de l’aérodrome Jean Mermoz en 2005