Historique – Le Touquet Paris-Plage

Le Touquet LFAT – (Département du Pas de Calais)

Aérodrome situé à l’embouchure de la Canche face à Etaples, utilisé actuellement par l’aviation civile sous le code LFAT. Nous pouvons retrouver aussi sur certains document l’appellation Etaples suite à la proximité de cette ville.

L’historique de ce terrain durant la seconde guerre mondiale a été rédigé par Thierry Paradis auteur du livre suivant :

Disponible à la vente sur :  http://www.histoire-et-memoire.com

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L’aéroport du Touquet pendant la deuxième Guerre Mondiale 1940-1944

En avril 1940, la Royal Air Force (R.A.F) s’installe à l’aéroport du Touquet avec une escadrille de chasseurs Hurricane.

Le 10 mai, marque le début de l’offensive allemande « Fall Gelb ». Au petit matin, la Luftwaffe bombarde l’aéroport du Touquet où presque tous les chasseurs Hurricane sont détruits.

Début août 1940, le Jagdfliegerführer 2 (Jafü 2) prend ses quartiers au Touquet, à l’hôtel du Golf. C’est un état-major qui dirige toutes les escadrilles d’avions de chasse du nord de la France. Tout au long des préparatifs pour l’opération Seelöwe, plusieurs escadrilles se succèderont sur l’aéroport du Touquet. En août 1940, le III./J.G. 3 s’installe au Touquet avec 29 chasseurs Me 109 E. Puis, début septembre c’est le Stab./ J.G. 27(Etat-major) et le I./J.G. 27 qui s’installent à l’aéroport avec 38 chasseurs. Fin octobre, un nouveau changement d’escadrille verra séjourner au Touquet les II. et III. groupes de chasse de la J.G.53.  Le Reichmarschall Hermann GOERING, profitera d’une tournée d’inspection pour rendre visite à l’escadrille présente mais surtout au Jafü 2qui coordonne leurs interventions au dessus de l’Angleterre. Le Reichmarschall Goering séjournera à l’hôtel Royal Picardy.

La Fliegerhortskommandantur prend ses quartiers à l’hôtel Westminster. L’Aufklärungs-Staffel 1 (H) 13 (unité de reconnaissance photographique aérienne) installe son personnel à l’hôtel du Golf.

En avril 1941, l’as de la chasse allemande, l’Oberstleutnant Adolf GALLAND, commandant du Jagdgeschwader 26 est invité au Touquet par son ami le Generalmajor Theo OSTERKAMP, commandant à la J.G.51. A cette époque, c’est la 10./ Staffeldu Jagdgeschwader 51 (Fp.32066) qui stationne au Touquet avec 16 chasseurs Me 109. Les pilotes et le personnel séjournent dans les hôtels Riva Bella, Pretty Corner et quelques villas.  Début 1942, Theo OSTERKAMP prendra le commandement du Jafü 2avant d’être transféré en août 1942 au Luftsgaustab z.b.V. Afrika.

Avec les préparatifs pour « Barbarossa » la J.G. 51 va quitter Le Touquet. La J.G. 26 va alors se redéployer et c’est le 9./Staffel du III./Gruppe du J.G. 26 qui prendra ses quartiers au Touquet avec ses chasseurs.

Fin 1942, le Jagdfliegerführer 2 quitte le Touquet pour se redéployer à Abbeville. Les chasseurs allemands de la Luftwaffe abandonnent l’aéroport du Touquet. La piste trop proche de la côte en fait une cible de choix pour les attaques à basse altitude de laR.A.F. Ce front est devenu secondaire et les escadrilles de chasse se dispersent sur des champs réaménagés en aéroports de fortune. La piste du Touquet est maintenue en étant pour un temps et la Luftwaffe y stationne une Kompanie affecté à sa défense jusqu’en 1943. C’est désormais le Stützpunkt Flugplatz (Point d’appui).

La garnison de l’aéroport au printemps 1943 :

Hommes du Heer : 1 sous-officier et 18 soldats

Hommes de la Luftwaffe : 2 officiers, 18 sous-officiers et 59 soldats

Armement : 2 le. M.G., 13 M.G. 24/29 (f), 2 M.G. 30 (t), 2 M.G. 38 (t), 1 Flak-M.G. 1,5 cm, 2 le. Gr.W. 36, 1 s.Gr.W. (f), 1 Inf.Kanon 7,62 cm (r), 1 Pak 4,7 cm, 3 Flak 30 2cm, 98 Gewehre, 22 M.P. et 12 pistolen.

Le Generalfeldmarchal Erwin Rommel est persuadé que le débarquement Allié est à prévoir pour début 1944. Il sait qu’il sera précédé d’une opération aéroportée et donne donc des ordres pour neutraliser tous les aéroports non utilisés en bord de côte. Au Touquet, pour empêcher tout atterrissage de planeurs ou de parachutistes, les Allemands vont prendre plusieurs mesures. Ils font exploser des charges sur toute la longueur de la piste afin de la rendre impraticable et creusent des fossés tout autour de celle-ci. Une fois ce travail achevé, les Pionier du 149.Pionier-Batallion posent quantités de mines (Champ de mines Quecke Ost) rendant toute tentative aéroportée Allié suicidaire. Le Stützpunktgruppe Flugplatz, regroupe toutes les défenses de l’aéroport. L’aéroport est protégé par les soldats de la 3.Kompanie qui occupent plusieurs nids de résistances (Widerstandsnesten Flak und Siegfried) et un point d’appui (Stützpunkt Ohm Kruger). A l’est, près des ponts d’Etaples, les canons de 3,7 cm Flak de la 49.Infanterie-division veillent.

Notes complémentaires :

Les Hurricane MK 1 présents en 1940 appartennaient au No.615 Squadron (A Flight) et au No. 87 Squadron. C’est de ce terrain qu’ils quittérent la France pour retourner en Angleterre à la fin de la campagne de France.

Plan de l’aéroport du Touquet (Thierry Paradis)

Abris pour chasseurs Me 109. (source I.G.N *)

Photo aérienne de la R.A.F en 1941 (source T.A.R.A * )

Piste de l’aéroport du Touquet neutralisée par les hommes du 149.Pionier-Batallion en 1944. (source I.G.N * )

les droits de publication pour ces photos ont été acquis par Thierry Paradis pour son livre

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Autres vestiges à proximité de l’aérodrome

Entrée d’un abri VF 2a

Sortie de secours

Blockhaus VF 2a, modifié pour abriter un dépôt de munitions

Voir également le livret édité par l’association Mémoire Côte d’Opale :

Le Touquet 1940-1944

localisationNord-Pas-de-Calais ; Pas-de-Calais ; Le Touquet-Paris-Plage
titreaéroport
2e quart 20e siècle
destination(s)restaurant l’Escale
crédits photoKlein, Richard – © Inventaire général, ADAGP
toutes les images
domainesInventaire général du patrimoine culturel
édifice / siteaéroport d’Enghien-Moisselles « Les ailerons d’Enghien »
localisationIle-de-France ; Val-d’Oise ; Moisselles
oeuvre située en partie sur la commune : Attainville
aire d’étudeEnghien-les-Bains
lieu-ditMoisselles
adressechemin des Fonds
dénominationaéroport
parties non étudiéeshangar aéronautique ; logement ; piste d’atterrissage ; bureau
époque de construction2e quart 20e siècle
année1933
auteur(s)Chereau Georges (architecte)
historique

Dans la dynamique des années Trente menée par le maire Patenotre-Desnoyer et dans le contexte contemporain où l’ aéronautique privée est en vogue, la ville d’ Enghien va se doter d’ un nouvel équipement prestigieux qui manquait à son standing, un aérodrome. Lors des réunions menées par la municipalité pour définir sa création on considère que c’ est « dans l’intérêt de la ville tant au point de vue touristique qu’ au point de vue de l’ intérêt général et que si la ville a été tout d’ abord désignée par l’ administration supérieure c’ est certainement de sa situation spéciale de ville d’ eau et titulaire d’ un casino »(AC M85). L’ aéro-club des Ailerons, créé en 1931, groupement aéronautique de la région d’ Enghien-les-Bains, dont le siège était au 18 rue du Départ, possédait à Moisselles un centre d’ entrainement dit « André Chalaux », école de vol à voiles avec quatre planeurs. Le site, proche d’ Ecouen et Sarcelles se présente comme un plateau propice à la pratique aéronautique, situé à 9 km au Nord-est de la ville… »à vol d’ oiseau ». En 1933, l’ aéroclub constatant que le mouvement aéronautique prend une extension de plus en plus importante dans la région parisienne veut créer un aérodrome cette fois destiné aux avions de tourisme. Ses arguments sont nombreux, touristiques -« Le mouvement touristique avec les pays du nord, Angleterre- Moisselles, situé sur la route aérienne Paris-Londres-, Belgique, Hollande, pour ne citer que les principaux est des plus actifs, et certainement que la publicité faite à l’ étranger sera un attrait de plus pour la clientèle de la ville d’ Enghien « – économiques « -par son renom, sa célébrité, la ville d’ Enghien est appelée la première à bénéficier des avantages que procurera cet aérodrome et le touriste voudra profiter de tous les avantages et commodités que la ville met à sa disposition, ce genre de clientèle étant assez aisé- » et professionnelle – avec le constat que  » dans la région 1700 pilotes d’ avions, officiers, sous-officiers qui ne peuvent s’ entraîner faute de terrain » soulignant  » l’ intérêt du projet pour la défense nationale » (AC M85). Les tractations s’ engagent avec la municipalité et l’ on songe même à faire un projet plus ample qui engloberait un terrain de sport pour la ville. En 1933 les Ailes enghiennoises acquièrent 25 hectares sur la commune de Moisselles et de ses environs pour créer l’ aérodrome privé d’ Enghien-Moisselles par convention avec la ville et le ministère de l’ air. Il est ouvert en 1934-1935. L’ opération est réalisée grâce aux subventions de l’ Etat qui apporte 50% du budget autant pour l’ achat des terrains que pour les aménagements. En 1933 l’ exploitation est confiée à l’ aéroclub de Royan. L’ aérodrome construit par l’ architecte Georges Chereau (18 rue André Rabier à Deuil), se compose de plusieurs bâtiments dont deux hangars, l’ un pour les planeurs et l’ autre pour les avions, d’ un garage et d’ un house-club. Par délibération du conseil municipal du 15 février 1952 il est décidé d’ agrandir l’ aérodrome par l’ achat de parcelles pour devenir un aérodrome d’ aviation légère et sportive, ce qui n’ aura lieu qu’ en 1959.

descriptionL’ ensemble est composé d’ un house club avec logement en soubassement et bar en rez de chaussée, de hangars pour planeurs et pour avions et de bureaux. Le bâtiment du house club de style années Trente, en meulière, brique et béton, possède une terrasse formant une avancée en arrondi. Les hangars ont des charpentes métalliques de grande portée, couverts de tôle ondulée et se fermant par des portes coulissantes de métal et de tôle.
étagesen rez-de-chaussée
escaliersescalier dans-oeuvre
gros-oeuvrebrique ; béton ; métal ; meulière
couverture (type)terrasse ; toit à longs pans
couverture (matériau)tuile mécanique ; tôle ondulée
propriétépropriété privée
type d’étudeinventaire topographique
rédacteur(s)Cueille Sophie
référenceIA95000392
© Région Ile-de-France – Inventaire général du patrimoine culturel
date d’enquête2006
date versement2011/05/03
Contact service producteur
dossier consultableConseil régional d’Ile-De-France – Service de l’Inventaire général du patrimoine culturel
115, rue du Bac 75007 Paris – 01.53.85.59.93